22 ans après « Gouttes d'eau sur pierres brûlantes » François Ozon adapte de nouveau Fassbinder en inversant le genre des protagonistes de la pièce et du film original (Petra étant devenu Peter). L’originalité vient également du décalage entre le décor Allemand des 70s' et l’utilisation de la langue française. N'ayant pas vu le Fassbinder, je ne pourrai en revanche ni comparer les 2 œuvres ni porter de jugement sur l'adaptation.
Nous sommes ici clairement dans la veine théâtrale du cinéaste (logique vu l'origine du projet) . Assez proche de son « 8 femmes » (sans les chansons; quoique...), Ozon conserve son sens du formalisme avec une direction artistique soignée (costumes, musiques, couleurs…). L’exercice de huis-clos est un peu corseté et manque d’ampleur/d'originalité (comme une impression de déjà-vu avec cette histoire de passion dans un univers artistique) avec son découpage classique (prologue/épilogue et structure en 3 actes :
la rencontre, la passion, la séparation).
Toutefois, on passe un agréable moment face à ce « Peter Von Kant » grâce à son rythme soutenu (durée d’1h20) et à ses dialogues percutants ; ces derniers étant portés par une belle brochette de comédiens avec à leur tête un immense (comme souvent) Denis Ménochet qui oscille brillamment entre fragilité et brutalité; sa crise de nerf finale et sa relation avec Karl/Stefan Crépon sont savoureuses.
Reste maintenant à faire la connaissance de Petra....