Petit Dieter doit voler par Teklow13
Herzog revient sur le calvaire d'un pilote américain d'origine allemande, au Vietnam. Qui fut prisonnier des Viêt-Congs et réussit à s'évader.
Encore une découverte, encore une immersion autant humaine (on rentre dans la vie incroyable de Dieter) que spatiale (Herzog nous fait revivre en sa compagnie ce qu'il a vécu).
En évoquant son passé (par la parole et des images d’archives) en Allemagne au lendemain de la guerre, son départ pour les USA, et son engagement dans l’armée. En reconstituant son calvaire au Vietnam, dans la jungle, dans les camps, Dieter ne se démonte pas (même si son cœur bat très fort) il rejoue en fiction l’horreur de ce qu’il vécu en réalité. Et en le filmant dans son présent, joyeux, bavard, avide de partager. Herzog évoque le grand et le petit, le petit, souvent, illustrant ou synthétisant le grand. Comme lorsqu’il le filme ouvrir et fermer une porte plusieurs fois d’affilée. Parce qu’une porte ouverte, l’ouvrir, c’est sortir, c’est la liberté. Où lorsqu’il nous montre ses réserves de nourriture sous sa maison. Ca ne lui servira probablement jamais, mais il dort plus tranquille en les sachant là. Ce sont-là des répercussions de l’horreur vécu, des tics compulsifs mais des petites choses qui le rassure dans son quotidien. Car il est impossible d’oublier. Et malgré le ton alerte de ses propos, malgré sa stature et son visage serein, Herzog capte des petites fuites, des regards fuyant. Comme lorsqu’il se souvient de son ami d’évasion, qui fut décapité à côté de lui.
Herzog expose un destin, un portrait passionnant, un récit captivant, bien plus que le sera l’adaptation qu’il en fera par la suite, Rescue Dawn.