Chronique adolescente menée avec finesse, Petite amie s'écarte du récit initiatique habituel en développant principalement le thème de la liberté. Parce que sa sœur, enrôlée dans l'armée, disparaît, et parce qu'elle tombe amoureuse de Dana, Naama Barash découvre qu'elle peut se sentir libre.
Alors que la famille se concentre sur la disparition soudaine de l'aînée, la jeune héroïne semble échapper au contrôle parental. À dix-sept ans, elle expérimente avec curiosité le champ des possibles. Douce rebelle, plutôt taiseuse que revendicative, elle chemine dans la nonchalante ivresse d'un premier amour hors normes et de sorties entre filles. Si elle goûte aux drogues douces, toujours consciente de ce qu'elle vit, elle ne cherche pas à se perdre.
Cette lucidité, son caractère souple et son bel optimisme font de Naama une héroïne dynamique dont le récit suit le parcours avec bienveillance. Alors que les recherches de la sœur fugueuse se voient menées sur un ton de tragi-comédie, l'éveil amoureux ressemble à une évasion sans fracas.
Influencée par le cinéma américain dit indépendant, la réalisatrice Michal Vinik donne à son film des tonalités pop et un rythme syncopé. Positif et vif, Petite amie aborde avec délicatesse et hors clichés l'homosexualité féminine.