Mon coup de cœur du FFCP 2018
Un film d'une beauté solaire, d'une simplicité lumineuse et d'une fraicheur irrésistible qui rappelle plus le cinéma japonais (comme celui de Kore-eda) que le cinéma coréen qui use parfois des gros sabots. Ce n'est sans doute pas un hasard puisque Little Forrest est l'adaptation d'un manga (sorti en France) et privilégie les petits plaisirs de la vie : pédaler dans la campagne, un rayon de soleil, le froid revigorant, une odeur, le plaisir de cuisiner, le réconfort d'un cocoon... Ca pourrait être une pub "herta" lénifiante mais le scénario trouve quelque chose de presque existentielle avec cette succession de préparations culinaires qui dresse une passerelle entre le passé, le présent et l'héroïne et sa mère qui a quitté la maison sans explication des années plus tôt.
Il est ainsi difficile de définir le style du film : ni une chronique, ni un drame, ni une comédie, ni une quête initiatique, tout en englobant tous ces registres. Je préfère donc le définir comme un plaisir immédiat qui colle un sourire permanent, parfois accompagné de yeux gonflés de larmes face à une émotion aussi pure que soudaine.
Difficile de ne pas s'attacher au trio de personnage et surtout de ne pas tomber amoureux de Kim Tae-ri (enfin "re-tomber" amoureux après Mademoiselle), et son regard timide et fuyant. Difficile aussi de ne pas saliver devant la majorité des plats concoctés devant la caméra.
Une merveille suspendue au rythme des saisons, et donc des ingrédients.
Reste un doute : a quel point la mise en scène de Yim Soon-rye (auteure de l'excellent South Bound) est personnelle ou est-elle sous grosse influence du manga et/ou d'une précédente adaptation japonaise en deux films. Pour ce que j'ai vu de la bande-annonce, c'est vraiment très proche avec des cadrages très similaires lors des recettes mais la qualité picturale du coréen a l'air plus abouti avec une photographie plus lumineuse.