Grande enfant.

Dire que Petite maman m'a bouleversé serait exagéré. Par contre, on peut dire qu'il m'a touché.
Atteint même si je puis dire, dans le sens où j'ai complètement adhéré au film. Je suis totalement entré dedans.
Tout d'abord, Petite maman a fait rejaillir nombre de souvenirs.
Souvenirs de la vieille maison de ma grand-mère, en campagne.
Souvenirs d'une déco d'un autre temps: j'en aurais presque senti l'odeur.
Souvenirs des bois alentours que je parcourais, en toutes saisons: j'en aurais presque senti la fraîcheur.
Souvenirs de cette ambiance nocturne bien particulière: j'aurais presque entendu le moindre petit craquement.
Bref, je me suis entièrement immergé dans le film.
Ensuite, étant l'heureux papa de deux (plus ou moins) petites filles, dont la moyenne d'âge est 8 ans (comme nos deux héroïnes), je me les suis représentées dans cette histoire. Certes, Nelly est fille unique, néanmoins, je m'imaginais leurs réactions face à leur propre Petite maman.
Et c'est sans doute pour cette raison que le film m'a atteint, et touché. En tant que père, de deux filles ayant environ le même âge, et moi-même ayant le même âge (environ), que les parents, j'ai vu ce film avec un certain regard.
Peut-être m'aurait-il moins plu si je l'avais vu en étant adolescent, ou lorsque j'étais étudiant. En tout cas, je ne l'aurais pas vu de la même manière.
C'est pourquoi ce film peut paraître inaccessible, trop personnel, trop fermé.
C'est très simple, posé, lent, sans fioritures.
Il ne dure que 1h12, c'est toutefois bien assez pour conter cette histoire de deuil et de perte: le deuil de la grand-mère, bien évidemment, mais aussi de l'ehpad et de ses pensionnaires (qui ne meurent pas, mais que Nelly ne verra plus). Le deuil de la maison, des bois alentours, des souvenirs d'enfances. La peur de perdre sa maman, ses parents, ou en tout cas de la vie avec ses deux parents. La crainte qu'ils se séparent.
Une histoire de manque aussi : un petit frère ou une petite sœur, que Nelly aimerait avoir. La manque de sa mère, qui part dès le début, car trop triste ? Car trop malheureuse dans son couple ? Le manque d'affection.
Nelly se réfugie donc dans un imaginaire où tout est réuni.
On y adhère ou pas. Moi c'est mon cas.
P. S. : Merci à Plume231, qui m'a fait découvrir ce film, de Céline Sciamma, avec sa critique. Je n'avais pas fait attention, je n'aurais sans doute pas fait le rapprochement (ma toute première fois avec Sciamma au cinéma date de Naissance des pieuvres), et l'aurait certainement loupé.