Tout en subtilité…

Belle découverte, Petite Reine est un film tout en subtilité qui brasse un large éventail de thèmes.

Le cyclisme ? Certes, cela semble évident. Le dopage ? Aussi ! Le sport féminin et l'emprise des hommes, leur domination sexuelle sur une activité qui, en façade, met les femmes à l'honneur. Mais également le mensonge, la construction identitaire, les relations de pouvoir, de manipulation.

Évitant tout manichéisme, toute approche facile, le film nous montre une galerie de personnages qui tous, ont l'impression de bien faire mais sont pris dans l'engrenage du mensonge. La cycliste, le médecin, le coach qui est infect mais se révèle l'être volontairement afin de motiver sa protégée mais aussi les parents dont l'innocence se fissure dans une scène clé.

Le film illustre à merveille à quel point un "simple" mensonge de façade peut devenir un nœud fatal et pousser les humains à toutes les extrémités. Comment un individu peut développer cette capacité schizophrénique de construire une autre vérité à laquelle il croit lui-même, refusant de voir une faute là où il n'y a qu'inéluctabilité. (ce que j'essayais d'expliquer ici : https://ploum.net/comment-pourrait-il-en-etre-autrement/ )

Bref, je conseille chaudement, surtout aux amateurs de vélo : j'avais les jambes qui fourmillaient et c'est décidé, j'irai un jour tenter le mur de Huy ! (mais, contrairement à l'héroïne, je ne pense pas arriver en haut la bouche fermée sans une goutte de transpiration…)