Il n’y a pas de doute, Henry Verneuil savait faire de sacrés bons films et il avait trouvé un bon complice en la personne de Bébel !
Peur sur la ville contient une bonne intrigue, avec cette fois-ci un Bébel qui est du côté de la police et qui joue les shérifs en tant que commissaire Jean Letellier. Son personnage n’a rien d’un héros. Chargé de poursuivre un serial killer dont il se fiche éperdument, il reste obsédé par le gangster Marcucci qui l’a tenu en échec lors d’un braquage et il passe à côté des indices qui aurait pu lui faire découvrir plus vite le tueur. Découvrant des africains entassés dans une cave, il ferme les yeux du moment que le propriétaire de la cave lui a donné le renseignement qu’il voulait. Rien de très glorieux …
Mais Peur sur la ville ce sont avant tout les prodigieuses cascades de Bébel, il s’est dépassé et il a pris de gros risques : la longue course poursuite sur les toits des Galeries Lafayette d’où il se laisse glisser au bord du vide ; la course sur la rame de métro, version moderne des courses sur les trains dans les westerns et enfin la scène de l’hélicoptère où il est suspendu à un câble. Il savait donner de sa personne et visiblement y prenait plaisir ! Il est tout de même sorti de ce film avec quelques blessures …
Peur sur la ville est assaisonné de quelques touches d’humour : Le slogan prononcé sur un ton suave dans les Galeries Lafayette : « A tout instant, il se passe quelque chose aux Galeries Lafayette » tandis que le commissaire Letellier course le tueur en série dans les locaux ; la partie de cache-cache au milieu des mannequins de l’atelier des Galeries : la tête de Bébel émergeant au milieu des têtes maquillées ! Cette scène est par ailleurs inspirée d’une scène dans le film de Kubrick : Le Baiser du tueur ; la caméra subjective qui suit le mouvement de Letellier pivotant sur son fauteuil en regardant ses chefs qui l’incriminent pour avoir délaissé le serial killer au bénéfice de Marcucci ; le personnage du Professeur Lipstein, spécialiste des maladies mentales à la faculté de Paris, interviewé à la radio, il est impayable !
La dernière séquence pointe du doigt le rôle des médias, déjà…, entravant le travail de la police en renseignant le tueur sur leurs mouvements. Nous savons malheureusement que ce n’est pas de la fiction…
Pour couronner le tout, nous avons droit à une super musique d’Ennio Morricone, terriblement grinçante et accompagnant parfaitement à l’action.
Avec Peur sur la ville, Henry Verneuil nous offre un moment de divertissement et de qualité qui n’a rien a envier aux films d’action américains tout en ayant bien une saveur française !