Paranoïquement vôtre...

Ecrit et réalisé par le cinéaste Henri Verneuil (La Vache et le Prisonnier, Mélodie en sous-sol) avec les dialogues de Francis Veber (L'Emmerdeur), ce thriller à l’action soutenue et à l’ambiance angoissante dans Paris est produit et interpréter par la star Jean-Paul Belmondo (L'Homme de Rio, Le Professionnel). Peur sur la ville est la sixième collaboration entre Verneuil et Belmondo, après La Française et l'Amour, Un singe en hiver, Cent mille dollars au soleil, Week-end à Zuydcoote et Le Casse, Ils se retrouveront ensuite avec les films : Le Corps de mon ennemi et Les Morfalous. Belmondo la quarantaine passé se lance dans le cinéma populaire et joue pour la première fois un super-flic cascadeur, le commissaire Letellier confronté au tueur en série Minos et au gangster, Marcucci !

Frapper un policier à coups de couteau, est-ce que c'est sérieux, hein !

Dans cette distribution franco-italienne, on retrouve également l'acteur Charles Denner (Landru, L'Héritier), Adalberto Maria Merli (La Femme aux bottes rouges, Le Gang), Léa Massari (Céleste, La Septième Cible), Jean Martin (La Bataille d'Alger, Mon nom est Personne), Giovanni Cianfriglia (Tuez-les tous... et revenez seul !, Pair et Impair), Rosy Varte (Le Viager, Joyeuses Pâques), Catherine Morin (Ciao les mecs, Le Chêne d'Allouville), Jean-François Balmer (Flic ou voyou, L'Ivresse du pouvoir), dont c'est l'un des premiers films et aussi la belle Germana Carnacina (Les tueurs à gages) dans le rôle de la porno star Pamela Sweet.

Il dit qu'il est en train de mourir !

Une jeune femme de mœurs légères, Nora, reçoit de menaçants appels téléphoniques. Terrorisée, elle fait un malaise cardiaque, tombe par la fenêtre et se tue. A peine chargé du dossier, le commissaire Letellier se voit lancer un défi par un détraqué sexuel, Minos, qui prétend faire cesser la corruption féminine en s'attaquant aux dépravées notoires. Letellier commence tout juste son enquête, mais s'en détourne bien vite pour donner la chasse à un vieil ennemi, le truand Marcucci, dont il veut se venger. Sermonné par ses chefs, il reprend la traque du dangereux Minos. La découverte d'un œil de verre le met sur la piste d'un suspect, ami de l'une des femmes que tourmente le tueur...

Celui qui arrive au bout de ce truc-là a le droit à une remise de peine.

Peur sur la ville est sortie en France le 09 avril 1975, pile-poil pour les 42 ans de Bébel, véritable succès public avec 3 948 746 entrées sur le territoire français, il se classe à la seconde position des films les plus vus de l'année 75 derrière le film catastrophe, La Tour infernale. Ce chef-d'œuvre du polar urbain des seventies avec ses cascades à coupé le souffle, sorte de Giallo à la française mâtinée d'action qui suit les névroses sexuelle de Pierre Valdeck/Minos, le tueur psychopathe à l'œil de verre en croisade contre le vice, Adalberto Maria Merli (absolument magistral dans son rôle) est saisissant avec sa prothèse maquillage oculaire sur le visage. Il en résulte au final un trépident et palpitant polar où notre Bébel national fait des merveilles en assurant lui-même toutes ses cascades, sur les toits et les rues de Paris, en passant par le métro jusqu'à la scène finale avec l’hélicoptère. Et le climat d'angoisse est décuplé par la musique entêtante d'Ennio Morricone.

Un homme avec un corps d'homme, des mains d'homme !