Cette production partait avec de sérieux atouts dans sa manche : un casting prestigieux - Ed Harris, David Duchovny, William Fichtner, Lance Henriksen - la Guerre Froide, et un des meilleurs sous-genres du film de guerre : le film de sous-marin. Il a pourtant fait un bide impressionnant au box-office américain, à tel point qu'une sortie dans les salles hexagonales n'a même pas été jugée pertinente.
Pourquoi ? Déjà, parce que Phantom passe après un nombre conséquent de grands films, qui ont imposé des standards pour le moins élevés : USS Alabama, K-19, et bien entendu A la Poursuite d'Octobre Rouge. Ensuite, parce que sa réalisation montre un manque évident d'ambition, le faisant ressembler à un direct-to-video lambda, donnant l'impression par la même occasion que ses acteurs sont en réalité des rebuts du système hollywoodien juste là pour leur cachet ; Todd Robinson vient du documentaire, et il lui faut encore apprendre qu'une fiction ne se tourne pas de la même façon. Surtout, ce film peine à générer toute la tension que nous pourrions attendre de tels enjeux et de l'ambiance forcément claustrophobique générée par l'espace confinée du sous-marin. Tout ce qui faisait la puissance des long-métrages précédemment cités fait ici cruellement défaut.
Le scénario n'est certainement pas mauvais en lui-même, si ce n'est qu'il lui faut près d'une demi-heure pour dévoiler son intrigue. C'est long. Ensuite, Phantom aurait pu se transformer en thriller efficace, à défaut de devenir une œuvre mémorable, si ses personnages avaient été mieux exploités ainsi que les spécificités du lieu. Mais rien n'y fait.
Le résultat n'est pas non plus une purge, et doit son peu d'intérêt à la prestation toujours magistrale de l'excellent Ed Harris, ainsi qu'aux relations qu'il entretient avec son équipage. C'est tout, et c'est peu.