Ghost Rider : le retour de Christine

Les films de merde, c'est un peu la spécialité spéciale des mecs de chez Asylum, mais également de ceux de chez ScyFy. Non pas qu'ils aiment faire n'importe quoi et de n'importe quelle manière, non, c'est juste que ce qui est mauvais coûte pas cher, et tout en sachant qu'il existe, malgré la logique la plus évidente depuis l'invention de la logique même, un certain marché de ces même films de merde s'est créé, rapportant de l'argent à ces même feignasses embourgeoisées par des liasses d'argent sale.

Résultat, une question pûrement logique se pose : pourquoi devraient-ils se faire chier à tenter de faire quelque chose de bien, si quand ils font du grand n'importe nawak ça leur rapporte gros? Non mais honnêtement, faut arrêter de se voiler la face : les mecs, j'les comprends parfaitement; si quand tu donnes un résultat de la plus simple des expressions artistiques à un public qui en redemande, qu'est-ce qui pourrait te motiver à pondre un chef-d'oeuvre?

Non mais sérieux, dans leur cas, j'pense que je ferai pire. Quite à ce qu'on me demande de la merde, j'en donnerai de premier choix. Le soucis avec ce film, c'est qu'il se fout complètement de la gueule de son public. Vous l'avez sûrement compris, j'en ai personnellement rien à carrer que les mecs se reposent sur leurs lauriers; tant que leurs films sont fendards, j'en redemande et je leur en tiens guère rigueur.

Mais tu vois, y'à un moment où faut pas pousser le bouchon trop loin, où faut pas balancer mémé dans les orties; cherche pas, j'en ai plein des comme ça, tu peux pas m'teste. Le tout est donc que "Phantom Racer" en a rien à faire de l'honnêteté promotionnelle. D'une certaine manière, s'il avait été sympa avec le consommateur, s'il n'avait pas essayé de la lui mettre encore plus profond qu'un habitant de la fistinière, là, y'aurai clairement eu de quoi le défendre. Sauf que ce n'est pas le cas.

Vraiment pas. Irrécupérable, le film se fout ouvertement de notre gueule, et ce sans même vouloir paraître un minimum honorable. Non, c'est mensonger, point à la ligne. Je déconne, je vais pas sauter un paragraphe. Non pas que ce serait moche, c'est juste que j'aurai l'air foutrement con. Qu'est-ce que je disais?

Ah oui ! Quand tu vois l'affiche, tu te dis : "cool, un mockbuster de Ghost Rider. Y'aura de quoi se fendre la gueule". Mais non, y'a clairement pas de quoi s'la prendre et s'la mordre. Comprendra qui pourra ( si t'as compris, respect man; abonne toi, je te veux dans ma fratrie ). Bref. Je disais, donc ! Quand tu vois le truc, tu te dis : "ouah, un putain de délire avec des putains de flammes dans un putain de navets putain de ment vrai". Ca, c'était pour le délire vulgaire. Pardon, j'avais envie d'extérioriser cette haine que je porte pour ce métrage-ci.

Ouais, donc c'est cool de foutre des flammes sur une affiche, avec un gros fantôme du turfu tout feu tout flamme, et qui se trouve in front of une putain de voiture de course, genre GT ou je sais trop quoi. C'est genre vachement classe. Sauf que dans le film, t'auras droit qu'à la voiture. Et aux flammes. Mais version CGI. Et numérique potache. Et diahrrée visuelle. Mais pas de fantôme badass. Non, lui il s'est carapaté en même temps que Nicolas Cage.

Le tout est qu'étrangement, j'ai déja vu clairement pire dans le genre. Non pas qu'il y ait des trucs savoureux dans le film, ou un minimum marquant; non, c'est juste mauvais. Mais il y a quelque chose dans ce mauvais, dans cette catastrophe volontaire qui m'a plu; je dirai que c'est son sens de la démesure, que c'est ce délire visuel et particulièrement moche qui m'a permis de ne pas l'arrêter ( comme je l'eus si bien fait avec cette merde de "Van Helsing 2" ), et d'y trouver un quelconque intérêt.

De toute évidence, le reste n'est pas à sauver : la mise en scène est répugnante, le jeu d'acteurs pathétique, et l'écriture ... ah, l'écriture ... c'est un plaisir que d'enfin goûter à tel déplaisir. Navrant de bout en bout, chiant du début à la fin, tellement qu'il en devient finalement risible et ridicule, "Phantom Racer" correspond sûrement aux attentes des aficionados du genre, aficionados dont je fais humblement partie. Allez y les gars, c'est tellement mauvais que c'en devient bon. Non, je déconne, ça reste mauvais. Mais c'est bon, quand même. A très bientôt.