"La vie a beaucoup plus d'imagination que nous." (François Truffaut)

Un bien joli film en forme de parabole, tiré d’une histoire vraie, à mi-chemin entre enquête d’investigation et road movie, mené par un duo improbable (Judi Dench et Steve Coogan, tous deux excellents), des acteurs qui jouent juste sans en faire des tonnes, de l’émotion, une belle lumière, une leçon de vie.

Le thème du film m’a rappelé 2 bouquins qui m’avaient marqué : « Les cendres d’Angela » et « C’est comment l’Amérique » de Franck McCourt… Histoire d’une enfance irlandaise à Limerick dans les années 30, la misère totale et le départ de la famille vers l’Amérique dans l’espoir d’y trouver une vie meilleure.

Bien sûr, tout n'est pas parfait : on pourrait dire que les 2 personnages sont presque trop caricaturaux, entre la vieille dame très digne à la retraite, gentille, croyante, fan des romans de Barbara Cartland, avec sa bonté bien terre à terre et le journaliste intello qui vient de se faire virer, cynique, blasé, désabusé, habitué des hautes sphères mais qui ne croit plus en rien… Et pourtant, quelque chose les rapproche : ils sont tous deux en quête d'une sorte de rédemption...

On se laisse emmener dans l’histoire facilement, et on découvre peu à peu les failles des personnages. L’histoire aurait pu tomber dans le larmoyant et le mélo, mais ce n’est jamais le cas : on est dans la finesse, l’émotion et la retenue. Les dialogues sonnent juste et on avance dans l’histoire sans a-coups jusqu’à la conclusion…

Le film a une très belle photographie, avec en permanence une lumière très douce, comme tirée du passé… La lueur des bougies sur le visage de Judi Dench dans l’église, les lumières chaudes en intérieur (dans le pub, à l’hôtel), celles presque tamisées en extérieur, tout concourt à créer une atmosphère spéciale qui mets en valeur les visages et les sentiments, comme pour mieux les faire ressortir sans se laisser distraire par autre chose...

Et finalement, tout le film repose simplement sur l’histoire, sur ce duo d’acteurs et sur les sentiments : pas besoin de cascades, d’effets spéciaux ou de poursuites interminables… C’est bien aussi de temps en temps de redécouvrir ce genre de film entre 2 blockbusters américains...
aramislyon
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le 23 janv. 2014

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André F.

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