Le film est adapté du livre « Physiologie de la mélancolie » (2011) écrit à 43 ans par le Bulgare Guéorgui GOSPODINOV. On retrouve le style du réalisateur, aux dessins bruts, torturés, peu agréables à regarder et avec des personnages aux mouvements saccadés ; cette fois-ci, Theodore Ushev a eu recours à la peinture à encaustique ou à la cire, technique employée dès l’Antiquité et qui consiste à diluer les pigments (ici proches du sépia) dans de la cire d’abeille fondue. Les paysages évoquent ceux peints par Maurice de Vlaminck (1876-1958) mais en plus sombre et les personnages à ceux, grotesques, des tableaux de James Ensor (1860-1949). L’histoire est assez confuse et décousue et dure quand même 27 mn ; une voix off (Xavier DOLAN pour la version française) évoque son père, né en janvier 1944 et lui-même, né en 1968 (comme l’écrivain et le réalisateur) en Bulgarie, pays quitté pour aller vivre au Canada. Les idées fusent dans tous les sens avec l’évocation des dinosaures (allusion à la Guerre Froide ?), du mythe du Minotaure, de défilés militaires, d’amour d’adolescents [illustré par la chanson de Françoise Hardy, « Tous les garçons et les filles » (1962) !] et d’objets ensevelis le 23 septembre 1931 pour n’être déterrés que 5 000 ans plus tard ! Le film transcrit probablement bien la noirceur du livre mais quel supplice pour le spectateur ! Seul l’accompagnement musical de la « Symphonie n°8 en si mineur - D759 » dite « inachevée » (1822) de Franz SCHUBERT (1797-1828) l’aide à attendre la fin. Dépressifs s’abstenir !