Sans doute le film le plus emblématique de la "méthode Bresson" (et sa fameuse phrase finale, "que de chemin m'a-t-il fallu parcourir pour arriver jusqu'à toi !"), "Pickpocket" m'a plutôt déçu, la pureté radicale de sa narration et de son filmage me paraissant cette fois au service d'un thème moins humain, moins universel que dans les grandes réussites postérieures du grand cinéaste. La vision nihiliste et atone du héros, assez proche finalement du Meursault de "l'Etranger", débouche au mieux sur un existentialisme un peu convenu, ou pire, sur un anarchisme de droite assez désagréable, la petitesse de ce monde étant encore accentuée par le contexte assez misérable de la fin des années 50, celui d'une France frileuse et grise, encore mal remise de la misère de la seconde guerre mondiale. A revoir, sans doute...
[Critique écrite en 2005]