DTC : Destruction Totale Contrôlée
Regarder ce film, en 2013, fut pour moi, une expérience intéressante. Ne l'ayant jamais vu auparavant, c'est avec surprise que je me suis rendu compte en cours de visionnage qu'il était à l'origine du scénario d'un de mes films cultes, La Tour Montparnasse Infernale, vous l'aviez compris. Impossible donc pour moi, de regarder ce frère allemand vengeur sans sourire ou de ne pas espérer voir un gag utilisant le tuyau à incendie du toit. De la même manière, je ne connaissais Alan Rickman presque uniquement en tant que Rogue, et j'attendais toujours le moment où Bruce Willis viendrait lui chourer sa Pensine pour en apprendre plus sur son plan.
Quoiqu'il en soit, je m'attendais à un film d'action banal et surestimé, et autant vous dire que j'ai été agréablement surpris. Alcoolisé et somnolent, j'attendais du film qu'il achève de m'endormir. Autant vous dire qu'au moment du générique, je me sentais prêt pour une séance de parkour en pleine Californie.
Disons le tout de suite, le scénario ne casse pas trois pattes à un canard, les personnages eux-mêmes s'étonnent de l'absence de revendications ou de motivations de la part des preneurs d'otages. La petite histoire de la séparation entre McClane et sa femme est rapidement évoquée, mais celle-ci n'est finalement qu'un prétexte pour expliquer en quoi le personnage de Bruce Willis est un ovni au milieu de ces traders, rassemblés pour boire du champagne en mangeant des huîtres. On retrouve à ce propos un peu du Flic de Beverly Hills dans ce "choc" des cultures, s'il en est, bien qu'il ne soit pas ici l'intérêt principal du film. Quelques petites vannes plus tard sur la Californie, et voilà déjà que le film démarre, simple, clair et efficace.
Et c'est alors que l'on comprend l'intérêt du lieu, et donc du film. Si on a l'habitude de voir Bruce Willis dézinguer du méchant à tour de bras, on a ici le droit à Bruce Willis qui dézingue du méchant à tour de bras, le tout en rampant, sautant et escaladant plus vite qu'un Spiderman sous amphèts. Encore mieux, si on avait l'habitude à cette époque de voir au cinéma de méchants terroristes russes, ici Bruce Willis se paye le luxe de rétamer des aryens, qui, notons-le, ne sont pas des bons aryens (hahaha).
Si vous n'avez pas encore vu le film et que ce bref résumé ne vous fait pas encore envie, attendez donc que je vous parle des EXPLOSIONS ! Et oui, car comme tout bon terroriste, l'ami Hans ne vient pas les mains vides et a rempli son petit sac à dos de C4, bazookas et autres grenades. Autant dire qu'il avait prévu assez tôt de ne pas faire dans la discrétion. La police et le FBI qui arriveront par la suite ne sont pas non plus en reste, et vas-y que je te ramène un véhicule blindé, et vas-y qu'on a des hélicos.. Avouons-le, il y a du complexe viril là-dessous. Je ne m'étendrai pas sur le sentiment grisant qui s'est épris de moi quand toutes les vitres du building ont explosé, les explosions et autres attentats visant les buildings, symboles de la puissance américaine, ne sont peut-être plus, malheureusement, des sujets sur lesquels l'on peut écrire de manière anodine.
Un bon film donc, qui tient ses promesses et même un peu plus, si bien qu'on en ressort heureux, bien que peut-être un peu germanophobe, du fait de la toute dernière scène. Car, mettons nous d'accord sur ce point, quand on se prend une bonne cinquantaine de droites de Bruce Willis pour finir pendu à 3 mètres du sol, à moins d'être Super-Aryen, je vois difficilement comment on y survit.