Populaire, ou la misogynie exacerbée.
Si le travail de reconstitution est certes bon, il semblerait que les réalisateurs aient oublié que faire un film se déroulant à la fin des années 50 ne nécessite pas d'adopter un point de vue réactionnaire pour autant.
On pourrait penser avant de voir le film que celui-ci traite de l'émancipation des femmes, du passage aux années 60, de la naissance de la beat generation, tout ceci sur un ton de comédie un peu potache, mais il n'en est rien. Les femmes servent ici de faire-valoir aux hommes, quand elles ne sont pas tout simplement reléguées à la cuisine. Aucune note d'espoir, aucune femme n'espérant échapper à leur condition de femme au foyer, si ce n'est pour servir encore mieux ces messieurs au bureau. Et quitte à passer de la cuisine au bureau, autant aussi passer par le lit !
Le meilleur exemple de l'utilisation dans le film de la femme en tant qu'objet est celui-ci (SPOILER) : La veille de la finale du concours à Paris, Rose se montre à Louis dans sa belle robe rouge qu'elle portera le lendemain. Incarnation du laideron de campagne devenue femme fatale citadine blablabla.. Bref, Louis craque, et hop, petite scène de fesses. Cut, on se retrouve à Paris le lendemain, et oh, surprise, Rose ne porte en fin de compte pas sa fameuse robe rouge, il suffisait juste de la mettre pour trouver une excuse pour la faire coucher avec Louis, et puis après on l'enlève, on s'en fout FIN DU SPOILER
Bref, si vous vivez encore en 1958 et n'attendez rien d'autre des femmes qu'elles restent à la cuisine et n'en sortent que pour faire les courses, alors courez voir Populaire, ça vous plaira sans aucun doute.