Le réveillon de Noël n’est plus que dans quelques heures ! Alors que vous vous préparez à un bon repas au chaud et à vous échanger les cadeaux, un flic new-yorkais se rend à un apéritif d’entreprise, sans savoir ce qui l’attendait. Bienvenue dans Piège de cristal !
Présenter Piège de cristal aujourd’hui ne semble plus vraiment très pertinent ni d’actualité, tant il fait partie de ces films que l’on connaît, souvent suite à des visionnages en famille, notamment en cette période de fêtes de fin d’année, où l’on parle souvent de lui comme d’un « film de Noël », celui-ci se déroulant le jour du réveillon. L’atmosphère est festive pour débuter ce film, même si la fête va vite tourner court quand des bandits armés jusqu’aux dents vont venir effectuer un casse sans commune mesure. Un plan réfléchi et apparemment infaillible, si un intrus n’avait pas malgré lui répondu présent. Un intrus nommé John McClane, un modeste flic à la vie sentimentale compliquée, qui va devenir le héros d’un soir.
Revoir Piège de cristal, c’est renouer avec ces films d’action qui sentent bon les années 80, avec ce grain d’image, ces lumières et ces instrumentalisations qui les caractérisent et qui font leur charme. Ce film en est presque un archétype, et c’est aussi, probablement, car il est réalisé par John McTiernan, qui fut sans aucun doute l’un des réalisateurs de films d’action les plus reconnus de l’époque, voire de l’histoire. Le réalisateur de Predator offre avec Piège de cristal une leçon en termes de cinéma d’action, notamment au niveau du rythme et de la gestion de l’espace, pour nous entraîner dans un spectacle d’une grande générosité.
En effet, l’une des grandes qualités dont jouit Piège de cristal, c’est dans la capacité à orchestrer les plans et le montage, pour rendre le film le plus fluide possible. C’est l’un des grands enjeux du cinéma d’action, souvent soumis à des rythmes élevés, malheureusement aujourd’hui traduits par des montages très frénétiques, avec des plans très (trop) brefs, chose que l’on peut voir dans des films comme Quantum of Solace ou Taken 3 par exemple, qui échouent ainsi dans leur capacité à rendre l’action lisible et agréable. Ici, la coupe est évitée au maximum, au profit de mouvements de caméra qui permettent d’opérer des transition au sein du plan même, annonçant le plan suivant pour éviter de casser le rythme du film, relativement rapide, mais jamais trop.
Bien sûr, c’est aussi la démesure qui séduit le spectateur devant Piège de cristal, avec ses explosions et ses fusillades impressionnantes, traduisant, au-delà de la maîtrise au niveau de la réalisation, une véritable ambition, également. Enfin, impossible de ne pas citer le duo principal, ou plutôt le duel, avec d’un côté Bruce Willis qui s’amuse tout en donnant beaucoup de consistance au personnage de John McClane, qui lui va à merveille, et Alan Rickman, impassible, autoritaire et extrêmement dangereux, méchant d’anthologie qui est également pour beaucoup dans la réussite du film. Piège de cristal est un très grand film d’action, modèle en la matière, qui se voit et se revoit toujours avec grand plaisir.
Critique écrite pour A la rencontre du Septième Art