Suite au succès fracassant de son Predator en 1987, le cinéaste John McTiernan (Nomads, Basic) continue son association de superproductions d'action pour 30 millions de dollars de budget avec les producteurs Lawrence Gordon & Joel Silver. Après avoir révolutionné la science-fiction, le réalisateur s'attaque au polar écrit par les scénaristes Jeb Stuart & Steven E. de Souza. Die Hard est librement adapté de la nouvelle Nothing Lasts Forever de Roderick Thorp publié en 1979, le scénario se limitait, dans sa première version, à décrire un suspense tendu entre des terroristes et leurs otages. En gestation depuis quelques années, Die Hard rattaché à McTiernan devait être prévu pour Schwarzenegger (mais le récit et proche de Matrix, la suite de Commando déjà refusé) cependant ce dernier préfère renoncer à cette traque dans une tour infernale par des terroristes/braqueurs. Tout en remaniant son thriller urbain, McTiernan recherche toujours sa vedette, Stallone décline également l'offre et c'est finalement du côté du petit écran que l'on cherche le futur McClane, Don Johnson, Richard Dean Anderson & Bruce Willis passent les auditions !
C'est au final Bruce Willis (Boire et Déboires, Brooklyn Affairs) qui est choisi pour son premier rôle musclé de cowboy aux pieds nus pour un cachet incroyable de 5 millions de dollars. Alors en plein succès grâce à la série télévisée Clair de lune, l'acteur est cependant un parfait inconnu à l'international à cette époque.
Lâche ça beau blond, c'est la police !
Un commando surarmé investit une tour de verre, dont les coffres recèlent 600 millions de dollars. Les communications sont coupées et le personnel pris en otage. Un policier, qui n'était pas prévu au programme, est le seul libre d'agir.
Cette production 20th Century Fox est exclusivement réalisé à la maison, presque entièrement sur place dans et autour de Fox Plaza (Nakatomi Plaza) à Los Angeles. Piège de cristal est maintenant considéré comme l'un des plus grands films d'action du siècle dernier. Il a revitalisé le genre, en grande partie grâce à son personnage principal, un flic vulnérable et faillible, contrairement aux héros musclés et invincibles des autres films des eighties.
Avec un succès mondial à plus 140 millions de dollars et un triomphe en vidéo ce premier Die Hard ouvre les portes pour des suites explosives ; 58 minutes pour vivre de Renny Harlin en 1990, Une journée en enfer de nouveau par John McTiernan en 1995, Die Hard 4 : Retour en enfer de Len Wiseman en 2007 & Die Hard : Belle journée pour mourir par John Moore en 2013.
Au casting explosif, le leader des terroristes, Alan Rickman (Calendrier meurtrier, Harry Potter), Bonnie Bedelia (Lune de miel aux orties, Gloria), Alexander Godunov (Witness, Une baraque à tout casser), Reginald VelJohnson (Crocodile Dundee, La Revanche de Jesse Lee), Paul Gleason (The Breakfast Club, Argent comptant), William Atherton (SOS Fantômes, The Girl Next Door), Hart Bochner (Supergirl, Appel au meurtre), James Shigeta (The Crimson Kimono, Aniki, mon frère), Clarence Gilyard (Top Gun, Karaté Kid : Le Moment de vérité 2), De'voreaux White (The Blues Brothers), Andreas Wisniewski (Tuer n'est pas jouer, Mission impossible), Robert Davi (Les Goonies, Expendables 3), Grand L. Bush (Hair, Street Fighter) et Al Leong.
Maintenant, j'ai une mitraillette Ho-Ho-Ho !
24 décembre 1987. John McClane, policier à New York, rejoint sa femme à Los Angeles, au siège de l'imposante société japonaise où elle mène une brillante carrière. Alors que se déroule la petite fête de fin d'année, une douzaine d'hommes surarmés et très sûrs d'eux investissent l'immeuble, coupent tout moyen de communication avec l'extérieur et mettent en joue les employés, après avoir abattu le patron, qui leur avait refusé l'accès au coffre. McClane, qui s'est caché à temps, n'est pas du bois dont on fait les victimes consentantes. Ses adversaires ne vont pas tarder à s'en apercevoir. Habilement, il cherche d'une part à renseigner la police sur l'identité et le nombre des assaillants, d'autre part à les éliminer un à un, en les isolant du groupe...
Ils ont des missiles, des armes automatiques et assez d'explosifs pour envoyer Schwarzenegger sur orbite !
C'est un classique instantané ce premier volet de la fameuse série Die Hard, un must du polar d'action, nerveux et percutant qui fit de Willis en marcel une star. Un Willis idéal en mystérieux invité surprise, l'officier de la police de New York, John McClane. Une mouche sur le lait, un rouage qui grippe, un emmerdeur ! Le casting est d'enfer avec Rickman en tête, les personnages sont intéressants ; l'épouse cadre dirigeant, le collègue cocaïnomane, le flic de terrain, un reporter sans frontières, de dangereux terroristes excédés sans oublier Johnson & Johnson. L'œuvre créa même un genre dans le genre, de vilains terroristes débarquent avec revendications cachant un hold-up ; Piège en haute mer, Cliffhanger, Mort subite, La chute de la Maison-Blanche, The Raid...
Deux heures d'action à l'état brut, bourré de séquences ultras spectaculaires et mené à un rythme quasi hystérique. La mise en scène irréprochable de McTiernan et le montage serré et sans temps mort de John F. Link & Frank J. Urioste, embarque le spectateur dans un incroyable cambriolage à la veille de Noël.
De l'action à tous les étages sous la lumière de Jan de Bont et la musique vertigineuse de Michael Kamen. Aujourd'hui encore, Piège de Cristal s'affiche comme l'une des références en matière d'action et de divertissement. Yippee Ki Yay !
Et bon voyage Hans !