Comme c'est un petit Dolphy/Scottie, on va faire vite mais aussi bien que possible.
Deux hommes au destin qui vacille tel un château de carte (magnifique rappel, je sais) VS une bande de malfrats pour récupérer un butin planqué dans un hôpital à la destruction imminente.
Une 1ère 1/2h au contenu et traitement docu-drama réussis esquissant 2 existences parallèles :
- Adkins, compétiteur MMA en pleine crise de confiance, jette les gants après un dernier combat aussi réaliste que poussif pour un casque de chantier de la dernière chance.
- Lundgren, veuf et père dévoué à sa fille mourante atteinte d'une leucémie (jouée par sa fille Idaa), se retrouve au pied du mur par son assurance censée couvrir l'opération... de la dernière chance également.
Voilà ce qui lie nos 2 figures légendaires du badass.
Suivant la tendance ciné plutôt bienvenue du réalisme social, sans esbrouffe ni triomphalisme, Castle falls (on oublie l'opportunisme raté du titre français) semble jouer la carte du drame. L'ex-ingénieur en chimie Lundgren, qui en est à son 7ème film en tant que réalisateur, s'en tire bien sur la 1ère moitié du film. A l'image des dialogues, silences et mise en scène en plan serré, le jeu des comédiens est simple mais sonne suffisamment juste pour capter notre empathie et intérêt.
Bizarrement, c'est quand Drago passe à l'action pure et que les bad guys entrent enfin dans le fight que ça se gâte. On passe du film indé à petit budget sincère à celui d'action frôlant le Z hongrois grisâtre mal dégrossi (et encore, j'ai dû paramétrer les contrastes tv sur "Intense").
Même si l'alchimie du duo improvisé fonctionne malgré la précipitation des faits, les criminels à leurs trousses sont plutôt palots et complètement nigauds : le chef joué par Scott hunter et sa blonde balafrée agacent sur la durée et leurs pieds nickelés de sbires empotés n'ont rien d'un groupe paramilitaire.
Certes les combats, assez généreux en corps en corps, sont lisibles mais les impacts et les chorégraphies manquent clairement de punch et de panache (cf fight final sur les toits). La crédibilité du 1er tiers du film en prend alors un sacré coup. L'injection d'un 2nd degré soudain n'arrange rien. Pour limiter la casse, on sent que le toujours généreux Adkins a donné le max pour son pote suédois, ce dernier ayant mis certainement ses tripes dans ce projet. La sincérité paye si la rigueur suit mais malheureusement on est loin du très bon One Shot ( critique ici de votre serviteur)... et à des années de lumière de Piège en haute mer déjà ersatz de l'inoxydable Die Hard (une petite pensée émue en passant pour notre McLane en retraite forcée).
Bref le film n'est pas indigeste par son sympathique duo et le choix d'un sujet dramatique traité avec simplicité et sincérité (comme la chanson-titre du groupe stonerdoom The Lost poets, des suédois tiens tiens). Malheureusement c'est comme toute histoire : on retient aussi la fin. Dont celle assez faisandée de Castle falls nous laisse sur notre faim*.
- Je sais, mais avec mes homonymes vous voyez CQFD.