Préambule : cette critique porte sur le Director’s Cut, durant 20 minutes de plus que la version cinéma.
Pour son dernier long-métrage sorti en salles, John Frankenheimer livre un thriller tout droit sorti des années 90. Comprenez avec rebondissements à la pelle et gros twists. On y suit Rudy, ex-taulard qui prend l’identité de son ancien compagnon de cellule pour entrer dans le lit d’une superbe jeune femme. Sauf que suite à cette méprise, notre homme est enrôlé de force dans un gang, pour effectuer un braquage de casino !
Le scénario enchaîne les péripéties diverses et n’ennuie aucunement, mais il faut admettre que la tenue de route est parfois très limite. Entre les grosses erreurs de jugement que commettent les méchants, et notre héros qui n’exploite pas certaines opportunités évidentes de fuir, le spectateur haussera le sourcil à plusieurs reprises. Ce jusqu’à un final dont les twists tiennent presque de la parodie (c’était la mode, après tout !).
Néanmoins le film se laisse suivre avec un certain plaisir. Grâce à des pointes d’humour, et à la maîtrise de John Fankenheimer. Entre l’imagerie hivernale et les divers petits effets (plans débullés, doubles focales), le réalisateur crée une ambiance poisseuse et inquiétante. Il se montre toutefois le plus à l’aise dans les séquences d’action, clairement les plus réussies du film.
Et puis « Reindeer Games » bénéficie d’une distribution très sympathique. Gary Sinise très à l’aise en méchant vicieux. Charlize Theron en petite amie trouble. Ou des seconds rôles comme Dennis Farina et Danny Trejo. Même Ashton Kutcher a un petit rôle ! Il se murmure également que la star du porno Ron Jeremy fait une apparition fugace, que personnellement je n’ai pas repérée (décidément il insiste, son caméo dans « Ronin » ayant été coupé au montage).
Par contre, Ben Affleck en ex-taulard acculé et sous pression n’est peut-être pas le choix de casting le plus heureux, l’acteur ayant du mal à faire ressentir la gravité de la situation.
A l’arrivée, cette dernière sortie cinéma pour John Frankenheimer est un divertissement certes bancal (d’où son échec à l’époque ?) mais appréciable.