J'ai cherché un titre pour ce paragraphe pendant un bon une minute et puis j'me suis dit que "pourquoi ?", c't'une question légitime non ?
C'était un soir comme les autres, j'étais fatigué, le courage de regarder un vieux film d'aventure de plus de 2h30 sur arte m'était complètement inaccessible, tel un jeune homme obèse qui n'aurait pas la force d'aller au McDo le plus proche. Me voilà donc à lorgner sur Netflix, plateforme de streaming... ai-je vraiment besoin de le préciser ? Si oui je peux tout à fait trouver la définition sur wikipedia mais étant donné la confiance qu'on peut avoir en ce site j'imagine qu'il serait capable de rattacher "saucisson corse" à celle ci.
Le nouveau spectacle de Louis C.K. me paraissait être une bonne approche pour ce début de soirée, ne connaissant au final que bien peu son oeuvre, mais z'au lieu de cliquer directement sur la case représentant ce nouveau show, j'ai comme à mon habitude tendance à zieuter le reste des propositions. Voilà donc à ce moment là que tout bascule, mon joystick m'amène sur la case Pieles, l'image en fond arrive et une tête difforme y apparaît. La curiosité me prend, la vraie, celle qui t'attrape par les couilles, te balance sur une brouette et t'emmène jusqu'au tréfonds de l'univers, vers la Bretagne. Ni une ni plus que ça, je clique et putain j'ai bien fait !
La Vie en Rose
Me v'là donc en train de contempler un pur ofni, le genre de film sur lequel tu tombes quelques fois dans une vie si t'as la curiosité d'un chat, ça m'est deja arrivé ce genre de sentiment mais étant donné qu'on ne si attend jamais, la force est toujours aussi forte, et j'en envie de dire tant mieux car le but de la force c'est d'être fort à moins qu'on se soit foutu de ma gueule dans le procédé technique de la définition de force qui n'est pas sensiblement et uniquement rattaché à l'univers Star Wars.
Je suis donc là, sourire aux lèvres à me répéter plusieurs fois "putain c'est énorme !", non pas pour essayer de me convaincre mais bien parce que j'étais devant une perle, une perle dont la photographie est pétée au stabilo. En effet après visionnage j'ai été obligé de me renseigner sur ce réalisateur, jeune homme espagnol, prodige à la Dolan qui est obsédé par la couleur rose, "sans déconner ?!". Inutile de préciser ou peut être que si que je suis tombé amoureux du cinéaste, de son cinéma bien sûr, les p'tits culs blondinets je les préfère avec le tendeur plus souple.
Pieles donc, produit par le fada Alex de la Iglesia et réalisé par Eduardo Casanova, premier long métrage pour le jeune dont les courts métrages sont aussi fous, un véritable univers, suffit de voir son compte instagram. Il est à mes yeux un mix entre la jeunesse prometteuse d'un Dolan et la folie jouissive d'un Dupieux, tout en ayant et en imposant une patte trash, limite repoussante, mais au final très poétique.
En effet dans ce premier long métrage le fasciné de la difformité, l'homme qui trouve injuste de cacher la laideur magnifie et poétise l’infâme. A travers plusieurs personnages qui s'entrecroisent, Casanova amuse et s'amuse avec des situations au bord du respectable, n'hésitant pas à pousser le truc jusqu'au ridicule, ce qui se révèle purement jouissif. Une courte aventure qui me pousse à attendre désormais ses prochaines œuvres, tant cet homme a à montrer.
Techniquement c'est sublime, en haute définition c'est un bonheur visuel, photo flashy et décors aux tendances roses bonbon, ce qui crée une intemporalité fort plaisante. Les cadres sont superbement esthétisés, la bande son très espagnol composée de grands classiques est justement apposée. Le casting quant à lui fait de véritables difformes et de biens composés (pour ne pas dire normaux) est épatant.
En bref, je suis tombé sur une majestueuse perle, le genre d'oeuvre qui ne plaira pas à beaucoup mais qui ose, qui enchante, qui dégoûte, qui amuse, qui rend hommage à la laideur, superbe !