Le réalisateur coréen ne ralentit pas sa cadence et enchaîne ses films, et ça semble payer avec ce Pietà qui reçoit le Lion d'or au dernier festival de Venise. Mais c'est l'incompréhension, ce Lion d'or gagné devant Spring Breakers, Passion ou The Master n'est pas mérité.
Le film de Kim Ki-Duk est globalement indigeste, torture, cannibalisme, amputations, inceste... tout y passe juste pour le fait d'y passer et de choquer. Le cinéaste veut choquer pour mieux représenter la Pietà d'une mère, redécouvrant son fils meurtrier et sauvage. Expier les pêchers de son fils ou simplement se venger, le film hésite. Le résultat, bien qu'ambitieux, n'est pas du tout convaincant. Et la mise en scène de Kim Ki-Duk, au plus près des personnages avec des gros plans à foison, qui aurait pu être empreinte d'une beauté glaciale ou anxiogène comme le réalisateur sait le faire, est tout bonnement difficile à encaisser, le film en devient vraiment indigeste...