Les films de Kim Ki-duk sont bien meilleurs quand ses protagonistes ferment leur gueule
Je ne suis pas non plus un spécialiste de ce cinéaste. De lui, je n'ai vu que "L'île" et "Locataires", films plus contemplatifs qui m'avaient fait meilleur impression que ce "Pieta".
La première partie du film accumule ce qui, pour moi, est le plus lourdingue dans le cinéma d'auteur: des scènes qui s'attardent un peu trop longtemps sur des comportements outranciers et de la provoc' gratuite à base de sexe et de violence. Petite anecdote de séance, au passage: j'ai vu le film à l'UGC Bercy et un grand black avait apparemment décidé de faire chier les gens qui n'étaient pas à la séance de "GI Joe: Conspiration" et avait atterri dans notre salle. [Attention, SPOILER] Jusqu'à ce le film nous balance une scène assez dégueulasse où le jeune homme viole sa mère ce qui coupa le sifflet du casse-couille et le fit s'enfuir de la salle, la queue basse, et nous permit d'apprécier tranquillement le reste du film. Conclura qui voudra sur la possible morale de cette histoire.
J'ai beaucoup pensé à Zulawski ou Lars Von Trier et l'esprit cynique et le mépris envers l'humain qui habitent ces cinéastes. Bon, les personnages parlent pour dire des banalités, avec emphase ce qui n'arrange rien. Et niveau réalisation, la mise en scène, déjà pas folichonne à base de champ/contre-champ caméra à l'épaule, se voit par moment agrémentée d'horribles zooms totalement injustifiés en plein milieu d'un plan.
Puis la deuxième partie du film arrive, mets en place des enjeux et le film décolle dans des dimensions émotionnelles insoupçonnées. Les défauts du film, toujours présents, s'effacent. Et alors que je ne m'y attendais plus, je me suis pris une bonne grosse claque, un peu tard, mais qui m'a d'autant plus étonné que le thème qui émerge dans cette deuxième partie a été archi-rebattu par le cinéma sud-coréen des années 2000.
Kim Ki-duk m'a eu.