Ayant été un lecteur assidu du magazine Pif dans les années 80 jusqu’à sa fin, en 1991, je trouve que raconter son existence et son influence en 52 minutes, c'est un peu court, même si on y apprend quelques anecdotes amusantes. Le documentaire montre bien l’évolution du magazine depuis ses origines pour rester le leader dans les magazines pour enfants, malgré les Mickey et picsou magazine. L’influence de la BD est assez peu abordée sauf pour Rahan et Docteur Justice. C’est vrai que se replonger dans l’univers de Pif, avec un regard d’adulte, est assez déconcertant notamment par son approche politique. En tant qu’enfant, je ne voyais pas forcément les sous-entendus politiques de certaines BD. Maintenant, quand j’y repense pour les Tristus et les Rigolus, c’est vraiment flagrant !
Il est vrai que parler des « pif » sans ses gadgets est inconcevable. Certains étaient vraiment sympas et j’en garde de bons souvenirs, dans l’ensemble. Notamment, le pin’s pif qui a été proposé peu de temps avant la disparition de cet hebdomadaire. Mais pour moi, les BD étaient plus intéressantes que les gadgets. En fait, Pif était un peu mon comics retraçant les aventures de différents personnages comme Placid et Muzo. Oui ! Vous avez bien lu. A l’époque, ça ne faisait pas ridicule parce qu’on en discutait pendant la récré avec ses potes. Je me souviens d’avoir gardé très longtemps l’adaptation BD, en noir et blanc, d’Indiana Jones et la dernière croisade. Et la fin n’a pas été du tout censurée, malgré le jeune public visé par le magazine. De ce point de vue, c’est vrai que certaines BD abordaient des thèmes plutôt adultes par rapport aux autres magazines pour enfants. Je pense que cet aspect là était vraiment la force de « Pif ». On peut dire qu’ils ont du nez, notamment pour faire découvrir Corto Maltese aux plus jeunes. Mais apparemment, cela n’a pas plu à tout le monde !
Pour en revenir au documentaire, l’influence de Pif sur l’Europe est intéressante et bien retranscrite. Le cas de l'Allemagne est vraiment atypique. Je ne savais même pas qu’il avait ressuscité en 2004. Et s’il devait ressortir à nouveau, je ne l'achèterais pas. Je conserverai mes souvenirs émus et nostalgiques de ce magazine qui fait partie de mon enfance et que je ne renierai jamais. Il est difficile de retranscrire dans un documentaire, l’aspect émotionnel d’un tel magazine sur les jeunes pour l’époque. Un documentaire pour les nostalgiques de ce magazine qui ne prenait pas forcément les enfants pour des cons ou des éponges, sans cervelle.