Le thème du sanglier tueur avait été ouvert et clos avec le très bon Razorback, mais de récentes productions ont remis le style au goût du jour, chacune d'une façon différente. Il y avait l'amusant Chaw et le très chiant La Traque, et c'est donc avec une certaine curiosité que l'on attendait ce Pig Hunt.
Doté d'une jaquette aguicheuse, il tapait dans l'œil, donnait envie d'être vu, et promettait un joyeux défouloire. Et en effet, niveau défoulement on est servi, mais pas dans le sens que l'on aurait pu l'espérer. On nous présente le groupe de teens apprentis chasseurs, les hillbillies locaux, les voodoo hippies du coin, et puis beaucoup de cadavres d'animaux et de plans de marijuana, mais pas de sanglier.
Les 45 premières minutes sont donc très fades et ennuyeuses, et il faudra finalement attendre un incident pour que tout le monde sorte de ses gonds et se foute sur la gueule façon Battle Royale. C'est bien, mais c'est pas vraiment ce à quoi on s'attendait. On ne pourra pas nier que les scènes d'actions soient relativement distrayantes, mais c'est avec une certaine déception que l'on verra apparaître le sanglier dix minutes avant l'arrivée du générique.
Bref, Pig Hunt est un film pas vraiment bon sans être non plus mauvais. Le cul entre deux chaises, il essaie d'offrir un n'importe quoi façon slasher/splatter rétro sorti des années 80 (peu surprenant quand on sait que le réalisateur, James Isaac, fut à l'origine de Jason X), mais il se perd en route, peut-être à cause d'un budget trop maigre ou une écriture brouillonne, et aura du mal à tenir éveillé lors de sa première moitié. Chose très énervante, le thème musical — laid — de vingt secondes qui revient toutes les cinq minutes et donne par moment envie de couper le son (ce qui maintient éveillé, vous en conviendrez).
Parmi les petites choses appréciables on retiendra son montage, ses scènes, et sa façon de filmer assez vintage, avec des travellings avant aux raz des feuilles rappelant Evil Dead, du gore avec des prothèses ridicules (dont la tête du décapité) et évidemment une boob-scene avec une armée de lesbiennes. Un clin d'œil rappellera d'ailleurs Alien 3, avec un plan à l'identique de celui où la créature faisait face à Ripley qui était dos au mur.
Pour conclure, les amateurs d'animaux mutants et mythiques seront déçus de ne le voir que durant de brefs plans lors ses dernières minutes. Si l'on arrive à faire abstraction de sa première partie pas vraiment drôle ni vraiment inspirée et que l'on dispose d'une bonne dose de second degré, la bobine passera mieux, sans pour autant laisser un souvenir impérissable.
Mention spéciale pour la citation finale qui enfonce l'aspect global, le titre ne sous-entendait pas une chasse au sanglier, mais simplement une chasse à l'homme, la différence entre les deux étant maigre.