Désopilant !

On a bien rigolé face à ce court-métrage comique et tendre qui suit un père boucher et sa fille rêvant de devenir esthéticienne, donc le papa bourru (mais pas moins adorateur de sa petite fille, même s'il ne le montre pas) et la fille qui en a marre de préparer des gigots. On sent toute le réalisme des dialogues qui nous rappellent souvent nos propres discussions à la maison dans la jeunesse (surtout si vous avez grandi à la campagne, avec des parents à l'accent prononcé et aux phrases grammaticalement fausses la plupart du temps), ce qui ne peut que nous faire adorer un peu plus ce papa-poule maladroit. On comprend la fille qui veut un autre avenir, on comprend le papa qui a du mal à couper le cordon, on s'attache au binôme avec une rapidité déconcertante, Grégory Gadebois et Madeleine Baudot y étant pour beaucoup. Lorsqu'on voit l'élément perturbateur (

), on devine la catastrophe hilarante qui va s'ensuivre (

), et le résultat est loin de nous décevoir : on se marre comme des baleines. La tête du papa en train de décéder de douleur au moment où sa fille retire la bande dépilatoire, mais sans broncher pour ne pas que l'examinatrice la recale, nous reste en mémoire comme un grand moment, de même que le défouloir oral lorsqu'il arrive enfin à la camionnette : "Ça va piquer un peu, ça va piquer un peu... Ça fait un mal de chien, ton truc ! Je vais plus pouvoir porter de short, moi !...". On finit ces vingt minutes en s'étant attendris comme des guimauves au soleil face à ce si touchant binôme, en ayant ri comme des petits fous lors de l'examen, et en gardant un sourire un peu niais du final si mignon... Récompensé du César du Meilleur Court-Métrage 2020, le sacre tombe comme son titre, "Pile poil".