Pour mes études, avant de me décider à prendre le cinéma comme option, j'ai du aussi suivre des cours de danse et de théâtre. Je supportais pas ma prof, une arriviste qui au final ne connaissait rien à la danse contemporaine si ce n'est ce que Wikipedia sait déjà. Mais heureusement elle a été capable de nous parler des plus grands chorégraphes, dont... Dont... Gagné! Pina Bausch!
Je suis pas fan de la 3D parce que je trouve qu'elle est encore très mal gérée et sans intérêt, les réalisateurs l'utilisant comme un outil marketing, mais quand même, ça m'intéressait cette histoire de film-documentaire tourné en 3D, donc je me suis armée de mes lunettes et je suis allée me rendre compte par moi-même si ça en valait la peine.
Eh bien ma réponse est OUI. Totalement même. Evidemment le voir en 2D est tout à fait vivable aussi, mais les perspectives, les couleurs sont tellement bien gérées que rajouter par dessus le relief ben c'est carrément bluffant. On s'y croirait. Au début du film, j'ai même cru que quelqu'un était en train de s'installer près de moi dans la salle tellement la présence physique des danseurs ayant travailler avec Pina était palpable.
Je pense que ce réalisme dans la 3D est d'abord du au fait qu'ils n'ont pas filmé des danseurs devant des écrans verts mais des danseurs en condition réelle. Pas besoin de recréer des décors autour d'eux, tout est déjà là.
Evidemment on a affaire à de la danse contemporaine, coupée de témoignages plein de respect (parfois un peu trop, à croire que Pina Bauch était un ange... Mais pourquoi pas, je ne la connaissais pas). Si vous êtes imperméables à la non-danse (la jeune métisse qui fait basculer les chaises en poussantde petits cris) et aux décors de scène venant d'on ne sait où (le faux rocher sous la fausse pluie), vous aurez envie de partir en courant.
Je ne suis pas particulièrement poète dans l'âme (en fait je déteste la poésie) mais la beauté de certaines mises en scène m'a quand même prise aux tripes, et je suis ressortie de la séance totalement bluffée, avec un léger mal de tête, et éblouie par la maîtrise de la 3D dans un film tel que celui-là (pas facile d'attirer le chalant pour un film-docu, encore moins pour de la danse contemporaine qui semble un peu opaque aux non-connaisseurs).
Alors on pourrait reprocher à ce film de dégouliner d'amour pour Pina Bausch, de ne parler que de ses bons côté, mais c'est un peu le but, nous montrer l'héritage qu'elle a laissé au monde de la danse quand elle est morte en 2009. Si vous voulez voir une histoire au scénario riche, laissez tomber. Mais sinon, régalez vous!