Vous vous rappelez ce film complètement fou qui était un remake sans en être vraiment un et qui était réalisé par notre chouchou national Alexandre Aja, expatrié aux States parce qu'il n'y a que là-bas que l'on vous offre les moyens de faire du film con, sexy et sanglant comme dans les années 80 et 90 ? Si vous l'avez déjà oublié, passez votre chemin, en revanche si les gros nibards, les bites bouffées et les membres déchiquetés sont encore frais dans votre esprit, il n'y a pas de doutes, vous êtes dans les meilleures conditions pour plonger dans ce Piranha 3DD, qui est sans nul doute le digne héritier du travail qu'avait fait Aja.
Pour reprendre un flambeau si trash il n'y avait 36 personnes qui en étaient dignes à Hollywood, et c'est John Gulager, le papa de la géniale saga Feast qui en a hérité. En somme pas de quoi trop s'inquiéter du résultat, la presse Américaine l'ayant déjà descendu, comme ils le firent pour le premier, ce qui est instantanément un gage de qualité, les journalistes outre-Atlantique n'octroyant constamment la moyenne qu'à des étrons comme Paranormal Activity, allez savoir pourquoi...
Quoiqu'il en soit ce nouvel opus est dès sa première scène jouissif. Pas forcément original dans le principe, un peu comme tout le reste d'ailleurs, car les scénaristes se sont contentés de reprendre une trame qui impose des temps forts selon la même rythmique que le premier, mais pourtant le résultat reste trop bon pour qu'on puisse reprocher ce calquage de structure narrative.
Certes dans la première scène dont nous parlions plus haut, le caméo d'un grand acteur passe d'un Oscarisé (Richard Dreyfuss) à un qui ne l'a jamais été (Gary Busey), mais quand la personne en question n'est plus aspiré comme un andouille dans un lac, mais au contraire répond aux piranhas en leur arrachant la tête avec les dents, il faut quelqu'un qui ait la gueule pour faire ce genre d'exploits; Busey était donc le choix le plus logique.
Pour le reste on retrouve tout un tas de scènes de préparation de l'inauguration de la nouvelle version d'un « aquasplash », avec son « adult pool » où tout est permis, plaisir des yeux oblige. Idéalement on reprend un personnage antipathique pour jouer les crétins qui n'écoutent rien, ici David Koechner à la place de Jerry O'Connell, cependant rassurez-vous, ça n'est pas lui qui se fera bouffer la bite, mais un autre, dans une scène allant encore plus loin que dans le premier opus.
Structure narrative oblige, un passage sera obligé chez le scientifique du coin, toujours interprété par Christopher Lloyd, toujours aussi hilarant et encore plus cabotin que dans l'épisode précédent.
Des gens qui savent ce qu'il se passe, d'autres trop prêts de leurs sous et qui ne croient pas leurs élucubrations, voilà, vous avez le menu de Piranha 3DD, qui s'il ne conservait pas ses connexions avec celui d'Aja aurait presque des allures de remake, tout en ayant son lot de trouvailles succulentes; un piranha qui se fraie un chemin dans un vagin et choisit un moment opportun pour en ressortir avec un bon hectolitre d'hémoglobine, ça c'est de l'horreur improbable comme on l'affectionne ! Et puis comment ne pas succomber à un Ving Rhames devenu hydrophobe et tentant de revenir progressivement dans l'eau, comme par hasard le jour où il ne le fallait pas, mais qui en bon bad ass qu'il est nous avait caché ses nouvelles jambes shotguns ? Rajoutons à cela la présence de David Hasselhoff, autoparodiant son personnage d'Alerte à Malibu autant qu'il l'est possible, en plus de s'afficher lui-même comme un sérieux connard qui saute sur les jolies filles mais envoie bouler les boudins.
C'est débile, marrant, gore au possible, de mauvais goût (notamment en 3D, les objets étant sans surprise fréquemment envoyés à la tronche du spectateur, et qui après un pénis dans le premier devra se taper une monumentale volée de gerbe dans les yeux), affiche nichons et minous au possible, bref c'est une suite, LA suite que l'on attendait !
Le seul vrai grief que l'on pourrait avoir à son encontre, à peine 75 minutes sans le générique ! C'est comme se faire pomper le boudin et devoir se finir a mano.