Piranhas spring break party

Troisième film américain d'Alexandre Aja, qui est le remake le quatrième volet de la saga "Piranhas", tout en étant un remake du premier, beaucoup plus décomplexé. Effectivement, alors que le premier peinait vraiment à faire ressortir de l’aspect second degré et était en réalité beaucoup plus premier degré peut-être malgré lui, ce qui le rendait bien souvent insipide ou ridicule, l'humour de celui-ci est beaucoup plus assumé.

Nous sommes également en 2010, le film de genre n'est plus le même que dans les années 70 mais en garde toujours les mêmes codes : un côté ultra moralisateur (ici des jeunes qui se biturent sur des bateaux en se faisant sermonner littéralement à coups de Bible) avec des adolescents qui meurent, comme une punition à leurs actes (encore que l'on peut interpréter le slasher comme étant une métaphore de l'angoisse adolescente) et puis, bien-sûr, du sexe en pagaille. Du sexe en veux-tu, en voilà pendant les quarante premières minutes.

Oui, c'est rigolo, surtout lorsque les deux nanas nagent sous le lac, que l'on peut voir comme un hommage ultra vulgos à "L'Atlante" de Jean Vigo. D'autant plus que c'est complètement justifié par la présence d'un réalisateur voulant faire un film porno, idée reprise du remake bien pourrave de 1995 mais beaucoup plus exploité. Mais d'un autre côté, même si ça parodie le genre et ses excès, ça reste des gros plans sur des seins pendant quarante minutes. Eh bah c'est lassant quoi.

Heureusement, le film se rattrape dans sa seconde partie bien gore et bien jouissive qui, là aussi, pousse à fond les excès du genre en la matière (on y repèrera d'ailleurs, entre autres, un travelling compensé parodiant celui des "Dents de la mer").

Je tiens aussi à préciser que j'ai l'édition DVD avec la possibilité de mettre le film en 3D mais de la 3D avec les lunettes bleues et rouges fournies dans le boitier. Et je ne sais pour quelle raison, j'ai eu l'idée de me taper les une heure et demie de film comme ça et, pour le coup, l'image est dégueulasse forcément mais quelques effets restent malgré tout très sympas, rendant encore plus fun ce gore complètement décomplexé.

Concernant le casting, tous jouent bien et puis surtout, ça fait plaisir de retrouver Elisabeth Shue et Christopher Lloyd une nouvelle fois réunis à l'écran.

Même si "Piranha 3D" a donc pleinement conscience de ne pas être bien malin, ça ne le rend plus intéressant pour autant, notamment dans sa première partie bien lourde dont l'aspect parodie ne lui empêche pas de tomber dans les écueils du genre.