O sombres idiots de la mer qui ont su imposer les océans du vide…

Bon, j’ai craqué, même si je m’étais promis à la fin de l’épisode précédent de laisser la marmaille se dépatouiller seule dans la houle confuse d’une intrigue à rebondissements aussi fréquents qu’ineptes. Mais voilà, autant finir les choses bien, et leur faire comprendre aussi ce qu’est l’épuisement par l’épisode de trop.


Je n’ai même plus fait semblant de chercher à comprendre pour tenter de leur fournir des explications : laissez tomber, les kids, y’a pas vraiment de méchants et de gentils, c’est chacun pour sa gueule, chacun son fardeau, comme disent les plus gentils, et c’est plus fun quand on dit pas à celle qu’on aime qu’on l’aime, ça pimente un peu avant le mariage entre deux décapitations. De toute façon, les fausses pistes et les sous intrigues abondent tellement qu’on se dit qu’on doit les subir sans broncher, et que l’humour ou l’action viendront équilibrer en nous apportant le divertissement attendu.
Hum.


Le troisième volet se veut plus sombre dès son intro, vu qu’on pend un enfant, et que donc, attention les gens, ça devient sérieux cette histoire. On tente bien de nous faire plonger dans les limbes du WTF avec la présentation de Sparrow au bout d’une grosse demi-heure, mais ce n’est pas en le démultipliant, en le faisant pondre un œuf ou converser avec une chèvre qu’on renouera avec l’esprit sémillant du premier opus.


Plus on avance, plus la logique du « toujours plus » prévaut : plus de pirates, plus de méchants, plus de trahisons, plus de longueur. Certes, la franchise écume l’une de ses spécificités, à savoir le décor en carton-pâte et les aventures exotiques, de Singapour aux Icebergs (pompant au passage le très bel accostage sur la lune du Baron de Munchausen, lorsque la voûte céleste se reflète sur les flots), et occasionne une jolie séquence, celle du retournement du Black Pearl pour rejoindre le monde des vivants.


Mais le final, qui a beau lorgner du côté des 7 samouraïs par sa pluie continue et ses combats en nuances de gris, est assommant de rallonges, et on verrait volontiers ce tourbillon se transformer en chasse d’eau géante, histoire d’en finir. La conclusion presque aussi longue que celle du Retour du Roi, nous achève. On en sort rincé et soulagé du devoir accompli.
- Bon, Papa, maintenant y’a le 4 ! La fontaine de Jouvence !
- Papa ?
Papa est parti chercher de l’arsenic. Une boite familiale, s’il vous plait.

Sergent_Pepper
4
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Comédie, J'ai un alibi : j'accompagnais les enfants., Aventure, Vus en 2015 et Revus en 2015

Créée

le 2 nov. 2015

Critique lue 2.9K fois

65 j'aime

6 commentaires

Sergent_Pepper

Écrit par

Critique lue 2.9K fois

65
6

D'autres avis sur Pirates des Caraïbes - Jusqu'au bout du monde

Pirates des Caraïbes - Jusqu'au bout du monde
Sergent_Pepper
4

O sombres idiots de la mer qui ont su imposer les océans du vide…

Bon, j’ai craqué, même si je m’étais promis à la fin de l’épisode précédent de laisser la marmaille se dépatouiller seule dans la houle confuse d’une intrigue à rebondissements aussi fréquents...

le 2 nov. 2015

65 j'aime

6

Pirates des Caraïbes - Jusqu'au bout du monde
Tonto
10

"La mort est une journée qui vaut d'être vécue !"

Lord Cutler Beckett (Tom Hollander) et la Compagnie des Indes Orientales ayant accru leur influence, et, avec l’aide de Davy Jones (Bill Nighy, grandiose) et de son Hollandais Volant, accaparé le...

le 7 sept. 2023

55 j'aime

15

Du même critique

Lucy
Sergent_Pepper
1

Les arcanes du blockbuster, chapitre 12.

Cantine d’EuropaCorp, dans la file le long du buffet à volonté. Et donc, il prend sa bagnole, se venge et les descend tous. - D’accord, Luc. Je lance la production. On a de toute façon l’accord...

le 6 déc. 2014

774 j'aime

107

Once Upon a Time... in Hollywood
Sergent_Pepper
9

To leave and try in L.A.

Il y a là un savoureux paradoxe : le film le plus attendu de l’année, pierre angulaire de la production 2019 et climax du dernier Festival de Cannes, est un chant nostalgique d’une singulière...

le 14 août 2019

715 j'aime

55

Her
Sergent_Pepper
8

Vestiges de l’amour

La lumière qui baigne la majorité des plans de Her est rassurante. Les intérieurs sont clairs, les dégagements spacieux. Les écrans vastes et discrets, intégrés dans un mobilier pastel. Plus de...

le 30 mars 2014

617 j'aime

53