Aie, aie, aie! Quelle déception que cette Fontaine de Jouvence qui ne ressemble même pas à un véritable opus de la franchise Pirates des Caraïbes ! Heureusement que Johnny Depp et Geoffrey Rush sont là pour nous rappeler où nous sommes, car l’ambiance et la qualité de cet univers prennent des virages très serrés, presque incompréhensibles tant on perd en intérêt.


Franchement, ce film est un massacre. Plus simple et plus conventionnelle que les trois premières, l’histoire ne se perd dans aucune nuance ou subtilité, à tel point qu’elle en devient mortellement ennuyante. Pourtant, certains aspects étaient là pour faire mon bonheur, une petite chérie pour Jack Sparrow, l’entrée en scène du légendaire Barbe-Noire, la présence des envoutantes sirènes… tout ça, c’est bien beau, mais tout ça, c’est raté.


Pour commencer, l’histoire d’amour entre Sparrow et Angelica ne fonctionne pas. Je ne saurais pas vous expliquer pourquoi, mais à mes yeux, l’alchimie ne prend pas. Le personnage féminin est trop fade, il aurait gagné à être plus exubérant, plus « catin » d’une certaine manière. Barbe-Noire est le gros pétard mouillé du film. Franchement, il ne sert à rien et il n’arrive même pas à incarner la moindre menace. Tout pourrit jusqu’à sa barbe foireuse. Enfin, les sirènes sont visuellement satisfaisantes, mais là encore, elle peine à exister dans l'intrigue et même dans la tension dramatique (au passage, leur chanson envoutante est juste risible). Il faut ajouter à cela une histoire d’amour entre deux personnages de second plan, qui tombe comme un cheveu dans la soupe. C’est bien simple, leur histoire est tellement anecdotique qu’on a l’impression qu’il s’agit de deux films différents réunis en un seul. Un vrai gâchis et surtout un véritable problème de vision globale.


Mais les défauts ne s’arrêtent malheureusement pas là. Le rythme est à la traine, usant, énervant. C’est la deuxième fois que je visionnais le film, et il avait perdu tout intérêt pour moi, si bien que j’ai dû m’y prendre en trois fois pour arriver jusqu’au bout (car je ne faisais que m’endormir). Les nouveaux visages de la franchise, qui je l’espère feront office d’exceptions, sont autant d’erreurs de casting. À commencer par une Penélope Cruz hors sujet. Je n’ai rien contre cette femme magnifique, mais je n’ai pas aimé sa performance dans ce film, qui me laisse indifférent. À vrais dire, je l’ai même trouvé très mauvaise, on s’ennuie ferme avec elle. Par ailleurs, je ne trouve pas que son apparence et son attitude colle avec l’univers de la franchise. Tout cela est très suggestif et je ne sais pas comment l’expliquer clairement, mais elle m’a donné le sentiment de s’être trompé de plateau de tournage. Ian McShane est quant à lui transparent. Il fait un piètre rival, et pâle figure à côté de Barbossa. Sam Claffin et Àstrid Bergès-Frisbey, qui jouent le couple d’amoureux interdit, sont complètement à côté de la plaque, aussi nul l’un que l’autre, mais à leur décharge, ils ne sont pas aidés par ce script lamentable et téléphoné à mort.


Maintenant que tout cela est dit, il faut que je relativise en précisant que le film n’est pas non plus un océan de nullité. Si les pirates et les batailles navales sont aux abonnés absents, l’aspect aventure porte ses fruits et parvint à nous divertir. L’ambiance et la réalisation globale ont pris cher, mais demeurent tout de même agréables. Ce quatrième opus semble d'avantage adressé aux jeunes enfants, un choix difficilement compréhensible étant donné que les enfants qui ont aimé les premiers épisodes ont grandis (et non le contraire). Cela se traduit par un ton plus léger et un incroyable manque de subtilité. L’humour n’est pas non plus des plus aboutis. La musique et les effets spéciaux restent quant à eux magnifiques.


En conclusion, on trouvera à boire et à manger dans cette Fontaine de Jouvence, sans jamais étancher notre soif, car elle ne parvint pas à égaler les succès précédents. Il faut dire que même en essayant d’être le plus objectif possible on ne peut échapper au sentiment que Rob Marshall a saboté la franchise. Quoi qu’il en soit, le spectacle se laisse visionner sans trop de difficulté. En comparaison avec les films précédents, cet opus est catastrophique, pris à part, il reste globalement un divertissement acceptable.

Casse-Bonbon

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