Réchauffé. Cette critique pourrait aisément se terminer ici sans autre forme de procès. Est-il besoin de développer ce qui était une évidence dès la première bande annonce? La franchise Pirates des Caraïbes semble ne jamais vouloir prendre fin au risque de ternir l'image des trois premiers efforts des studios Disney et de faire de l'ombre à Rocky Balboa et Roger Murtaugh.
Un amour inconditionnel pour le masochisme, l'ennui d'un dimanche après-midi et la perspective de retrouver les grimaces de Johnny Depp m'ont pourtant amené à m'infliger ce nouvel arrivage.

Passons brièvement sur un scénario hors du commun. Sparrow, sa nouvelle conquête (Penélope Cruz) qui se trouve être la fille de Barbe Noire et de mère inconnue et tous les copains des précédents opus se lancent dans une course à la fontaine de jouvence. Pour accomplir le rituel de la vie éternelle il leur faudra réunir quelques artefacts et faire pleurer une sirène. La routine.

A vos marques, prêts, partez.

Tout ce beau monde s'égaille bien vite dans la nature et se trouve confronté à divers obstacles donnant lieu à autant d'acrobaties et d'effets spéciaux hollywoodiens. Il faut reconnaître qu'on en prend plein la vue comme toujours. Mais reste en bouche ce désagréable goût de réchauffé. Et mal en plus. Comme une tarte ayant connu la veille sa croustillante heure de gloire et qui ressort aujourd'hui flasque et sans saveur du micro-onde. Les cabrioles du gentil pirate rappellent tant celles des précédents épisodes qu'on est en droit de se demander si le réalisateur n'a pas simplement modifié l'arrière plan pour gagner du temps et de l'argent (le premier étant le second).

Johnny Depp, seul membre de l'équipage susceptible de sauver les meubles, se contente d'une auto-parodie des plus navrantes. Usant et abusant des mimiques qui ont fait la célébrité de Jack Sparrow, il en fait un pitoyable clown.

Je ne consacrerai pas plus de deux lignes à la performance de Penélope Cruz. Bien qu'à sa décharge, le rôle de composition fille-de-barbe-noire-fourbe-mais-gentille-et-mystérieuse ne soit pas un cadeau.

Mais La Fontaine de Jouvence ne se limite pas à ces tristes et réducteurs constats. Il y a aussi, pêle-mêle, un bateau noir aux voiles trouées piloté par une épée émoussée, de petits bateaux dans des bouteilles, un singe sur un mât sur un bateau dans une bouteille dans un bateau noir, des espagnols, des anglais, des sirènes sachant chasser, des gags drôles, des gags pas drôles, des idées originales volées à Indiana Jones donc pas si originales, un missionnaire en mission, une poupée vaudou moche comme un pou, un bar ambulant, une grenouille vénéneuse,... J'en passe et j'en oublie.

Du réchauffé, pas d'idée et, peut-être le plus triste dans cette histoire, la suite arrive!
-IgoR-
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le 1 févr. 2014

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-IgoR-

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