Jack Sparrow désormais sans équipage se sépare de son fameux compas magique lors d’une nuit d’ivresse, libérant ainsi Salazar et son équipage de fantômes calcinés (ne me demandez pas pourquoi je suis persuadé que les scénaristes n’en savent pas plus que nous). Le célèbre capitaine se met alors en quête du Trident de Poséidon ayant le pouvoir de briser toutes les malédictions de l’océan, seul moyen d’échapper à la vengeance du corsaire espagnol. Jack croise le chemin du jeune Henry Turner partant également en quête de l’artefact magique pour libérer son père de la malédiction du Hollandais Volant. Le fameux trio de la saga sera complété par une scientifique obtus possédant un livret hérité de son père ; seul moyen de découvrir l’emplacement du Trident.


Ils sont très loin les pirates égoïstes originelles des premiers films où seul leur intérêt personnel comptait dressant alors de multiples stratégies retords pour arriver à leurs fins. De là est né le « mythe » Jack Sparrow, l’imbécile incroyablement intelligent ayant toujours un coup d’avance sur ses adversaires. L’homme qui n’hésiterait pas à sacrifier femmes et enfants si cela l’aidait dans sa quête se retrouve ici comme simple « comic relief » où seul son côté idiot est exploité. Il perd tout son charisme, toute son importance scénaristique le reléguant presque en personnage secondaire (à l’instar de Will et Elizabeth Turner n’apparaissant que quelques minutes). Pourquoi ce personnage obsédé par le Black Pearl ne remue-t-il pas ciel et mer pour le libérer de sa bouteille ? Pourquoi n’a-t-il pas d’autres buts que la simple richesse ?


La galerie de personnage complexes manipulés et manipulateurs qu’avait créé Gore Verbinski, aidé des scénaristes Ted Elliott et Terry Rossio, a totalement disparu. La multiplicité des intrigues se transforme en simple film manichéen, inintéressant et ennuyeux. Les personnages n’ont aucune envergure. Ils ne sont animés que par une simple quête qui les réunit alors qu’elle devrait aussi les diviser. Mais non, Salazar est le méchant et les autres sont gentils : point ! Et ce n’est pas un flashback moisi qui rendra le corsaire espagnol plus humain et complexe (Flashback qui ne rendra pas non plus justice à Jack Sparrow).


Les protagonistes tombent sans cesse de Charybde en Sylla numériques. Du Silent Mary véritable « Bouffe-tout » des mers, au vol d’une banque (à comprendre littéralement), en passant par les requins sauteurs et la guillotine folle, attraction venue tout droit de Disneyland. Les protagonistes sont écrasés par les scènes d’actions et d’effets spéciaux sans aucun intérêt. Ils n’arrivent pas à prendre leur place légitime au sein du film à l’instar de tous les personnages secondaires dont on se contrefout totalement. Triste monsieur Gibbs véritable loup de mer dont le cerveau recelait nombre de connaissance sur l’océan et ses malédictions qui n’est ici plus qu’un commandant en second condamné à faire des blagues en se tournant en ridicule. Tous les personnages sont les poupées de l’intrigue alors qu’il devrait en être les marionnettistes.


Le film déjà bien gras et difficile à digérer ne sera pas arrangé par l’humour lourdingue, quelque fois bien senti, mais en grande partie stupide et pénible, jouant constamment sur les mêmes ficelles. Le summum étant atteint lors du mariage forcé de Jack avec une femme répugnante où le graveleux et la misogynie cohabitent complaisamment. Le vide abyssal du film, à tous les points de vue, prouve l’absence d’idées originales et explique sans doute le caractère presque de remake du premier opus. Le couple de jeune amoureux aidé par le capitaine Jack Sparrow après avoir échappé à l’armée anglaise qui se retrouve à affronter un équipage de morts-vivants marins : cela ne vous rappelle rien ?


Intégralité de la critique sur : http://versus-critiques.over-blog.com/2017/09/pirates-des-caraibes-5-la-vengeance-de-salazar.html

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le 29 sept. 2017

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