Suite au succès inattendu de Pirates des Caraïbes: La Malédiction du Black Pearl, toute l'équipe est rappelée à l'ordre par Jerry Bruckheimer et Disney qui prévoient de transformer cet univers de flibustiers en grande franchise. Tout comme Le Seigneur des Anneaux, il est prévu de tourner les deux prochains Pirates des Caraïbes à la suite à la fois pour des raisons économiques et pour maintenir l'engouement le plus longtemps possible.


Mais l'écriture avance trop lentement, le tournage commence même en 2005 alors que Terry Rossio et Ted Elliott n'ont pas fini le script (ça explique pas mal de choses), trop d'argent est investi dans ces suites, Disney menacent même de les annuler si les délais ne sont pas respectés.
Qu'en est-il de tous ces soucis lors de la pré-production dans le résultat final? Cela se traduit par beaucoup de scènes à rallonge dont le meilleur exemple est l'évasion de l'Île des Cannibales qui, en plus d'être assez longue, n'a aucun lien avec le reste de l'histoire et n'est qu'un moyen maladroit d'achever le voyage de Will par un enjeu afin d'avoir une sensation de vécu.


En parlant de maladresses, on peut également être énervé par le très mauvais équilibre entre humour et sérieux. À l'exception des apparitions de Davy Jones, nouvel antagoniste très réussi et prometteur, quasiment chaque scène incluant Jack Sparrow apporte une cassure de rythme inutile et forcée à l'histoire juste pour rajouter des séquences gagesques très mal placées. Rares sont les moments où le spectateur est totalement investi contrairement au premier film où l'humour venait uniquement de la non-compréhension de l'attitude de Sparrow par les protagonistes.


Pirates des Caraïbes: Le Secret du Coffre Maudit est en fait une longue installation de tous les dilemmes à venir dans le troisième film, Gore Verbinski y introduit la Compagnie des Indes, le Hollandais Volant et une nouvelle sous-intrigue sur Will Turner et son père maudit. Tout ça est intriguant mais n'est réduit qu'à une phase d'exposition, le film s'arrête alors en plein milieu de son deuxième tiers alors que rien n'est encore résolu.


Mais Le Secret du Coffre Maudit vient confirmer un des choix les plus intéressants du premier film, que ce sont bien Will et Elizabeth les personnages principaux de la saga, leurs parcours les poussant un peu plus vers un destin tragique, ils commencent enfin à dévoiler leur potentiel dramatique.
Même s'il n'est donc pas le vrai grand héros de la trilogie, Jack Sparrow gagne lui aussi en profondeur, Gore Verbinski commençant à moins semer le doute sur ses motivations et révélant la face lâche de son personnage. Une nouvelle vision intéressante mais faisant rarement mouche encore une fois à cause des incrustations de comique non nécessaire.


Rien à redire cependant sur l'imagerie qui enterre sans mal grand nombre de superproductions actuelles. Égalant parfois son travail fait sur La Malédiction du Black Pearl, Verbinski fait le plein de scènes d'action spectaculaires, les attaques du Kraken en particulier, servies par les mélodies puissantes de Hans Zimmer qui prend la place de Klaus Badelt à la composition musicale. Les images de synthèses sont quant à elles impressionnantes, certaines n'ont pratiquement pas vieilli et les design de l'équipage de Davy Jones sont recherchés.


Plus une première partie qu'un nouveau volet, Pirates des Caraïbes: Le Secret du Coffre Maudit n'est pas aussi bien écrit et maîtrisé que son aîné, se perdant dans des erreurs de tonalité qui gâchent régulièrement le rythme du récit. Mais malgré ses nombreux défauts, cette suite réserve toujours des combats impressionnants et quelques moments réussis. Mais il faut croire qu'elle a été tournée trop vite.

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le 8 avr. 2017

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Walter-Mouse

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