Sorti à l'été 2000, "Pitch Black" était précédé d'une petite aura culte, renforcée l'année suivante grâce à un joli succès en vidéo, accueil d'ailleurs assez étonnant pour une petite série B qui ne payait pas de mine.
Sur un canevas classique de survival intergalactique et à l'aide d'un budget plus que modeste qui entrainera un tournage sportif en Australie, David Twohy, scénariste du "Fugitif" et metteur en scène de deux petits films de science-fiction plus ou moins oubliés aujourd'hui ("Timescape" et "The arrival") s'en sort avec les honneurs et accouche d'une bande sacrément vénère à défaut d'être originale.
Les effets spéciaux ont beau avoir vieilli et Twohy s'amuse plus que de raison avec le montage et la palette graphique (on fait ce qu'on peut pour cacher qu'on a pas de thune), "Pitch Black" accuse plutôt bien les années et reste ce film modeste qu'il a toujours été, compensant un scénario peu transcendant par une tension de chaque instant et par une efficacité redoutable.
Mais "Pitch Black" c'est avant toute chose un personnage. "Pitch Black" c'est Riddick. Et Riddick faut pas le faire chier. Riddick c'est le poil à gratter, le chtar qui nous pousse dans le dos sans qu'on puisse l'éclater, c'est l'épine dans le pied qui ne partira jamais. Riddick c'est le fils illégitime de Snake Plissken et de Conan, c'est le fils des âges farouches, le gamin enfermé dans un placard pendant quinze ans et qui va rendre les coups au centuple. Riddick c'est le seul rôle valable de Vin Diesel, alors habitué aux seconds rôles quasi invisibles mais qui ici fait preuve d'une présence et d'un charisme incroyable. Il est clair que sans lui, les personnages ne seraient que de la chair à canon sans intérêt (excepté peut-être Rhadha Mitchell, belle à s'en dilater la pupille en Ripley de service) même si Twohy joue habilement avec les apparences, le plus salaud n'étant pas forcément celui qu'on croit.
Série B bourrine et tendue, "Pitch Black" reste toujours aussi fun plus de dix ans après sa création mais restera surtout connue pour avoir donné naissance à un des antihéros les plus fascinants des années 2000.