Il y a des films comme ça, on ne sait jamais trop pourquoi, qui nous plaisent alors qu'on a bien conscience de leurs (parfois nombreux) défauts. Pitch Black en fait parti. Ce n'est pas un grand film, ni même un excellent film. Mais au fil du temps il a su se forger une bonne petite réputation. Le projet en lui-même était modeste. Ce n'est après tout juste qu'un film de science-fiction de seconde zone. Et il est loin d'avoir rencontré un fulgurant succès. Cependant, cela a suffit, avec la ferveur des fans, a lancer la production d'une suite qui verra le jour quatre ans plus tard.
Ce qui fait probablement la force de ce premier film, c'est sa simplicité et son efficacité. L'histoire en elle-même est assez basique, tout tourne autour de la survie des personnages. On a déjà vu ça dans chaque opus de la saga Alien par exemple. Mais ça fonctionne bien et le récit se permet même de lancer des pistes sur l'existence de Dieu (question à laquelle le spectateur sera libre de répondre) ou de jouer sur l’ambiguïté que représentent certains personnages. Parmi eux se trouve notamment un assassin, Riddick, joué par Vin Diesel qui offre ici probablement le meilleur rôle de sa carrière. Via ce personnage, le film voit s'affronter ce que l'humanité a de pire contre un autre type de monstre.
Malgré cela, certains défauts sont indéniables tels que le jeu de certains acteurs ou la qualité des effets spéciaux qui, même s'ils vieillissent plutôt bien pour certains, sont loin d'être exceptionnels. De plus, le suspense ne prend pas toujours et le manque d'originalité se fait parfois sentir. Néanmoins, cela n'a pas empêché David Twohy de composer avec son budget limité pour réalisé un bon petit film de SF. Avec des techniques ordinaires telles que l'utilisation de filtres colorés, et grâce à la bande originale de Graeme Revell, il donne à son long-métrage une véritable personnalité qui au final différencie Pitch Black d'un autre film du même genre.