C'est un film qui est très habile par son jeu sur la sobriété, sur son élégance bourgeoise, sur sa capacité à utiliser le romanesque, le simple, l'anecdotique pour dresser un portrait touchant et ample d'hommes, de la virilité et au delà des années Sida. Par rapport à ce qu'a pu apporter le film de Campillo, celui-ci refuse toute hystérie, tout documentarisme pour dresser un film sensible sur l'acceptation de la maladie, l'amour et l'art.
Plaire, oui mais à bas bruit, sans ostension, sans effets de manche. Aimer, avec difficulté, avec doutes, avec plusieurs inconnu(e)s. Courir vite, vite vers la fin mais pas trop quand même. La tête haute et avec une recherche de littérature, d'écriture. C'est un film d'épure, de regard apaisé et classieux sur des acteurs parfaits.
C'est le retour de la sensibilité du Honoré des Chansons d'amour et cela fait du bien.