On ne peut pas dire que Christophe Honoré soit mon metteur en scène préféré. On ne peut pas dire non plus qu’il soit banal ou ennuyeux. Il change de registre presque à chaque film. Après les costumes de l’horripilant Les malheurs de Sophie, il saute directement aux années 90 pour nous offrir là son meilleur film. Je partais pourtant pour détester. Et puis je ne voyais pas du tout Vincent Lacoste en jeune étudiant gay. Contre toute attente, il s’en sort très bien. Tout comme Pierre Deladonchamps, terriblement touchant, impeccable comme toujours, et comme Denis Podalydès, formidable. Le trio fonctionne à merveille. Il m’a tout de même fallu un petit moment avant d’adhérer totalement au film. La scène clé est pour moi celle de la voiture sur la chanson d’Anne Sylvestre. A partir de ce moment là, l’émotion m’a submergé jusqu’à la scène finale aussi déchirante que magnifique. Une mise en scène aussi discrète que maitrisée, un scénario et des dialogues aussi fins que drôles et intelligents. Autant de moments qui m’ont rappelé avec nostalgie des souvenirs de cette époque (parfaitement rendue). Si je suis sorti du film perturbé et bouleversé par ce premier/dernier amour, c’est plusieurs heures après qu’il m’a vraiment fait de l’effet et explosé littéralement dans le cœur. Bref, Honoré remonte en flèche dans mon estime. Pourvu que ça dure. En tout cas voilà, tout simplement l’un des plus beaux et des plus forts films français de l’année.
http://lecinedefred2.over-blog.fr/