Beaucoup vont vouloir comparer la dernière œuvre de Christophe Honoré avec celle de Robin Campillo « 120 battements par minute ». A vrai dire si le film traite de l’homosexualité et du sida, il n’est pas question ici de militantisme. « Plaire, Aimer et Courir Vite » est une histoire de rencontre dans les années 90, celle d’Arthur un étudiant de 20 ans, Vincent Lacoste, et Jaques, un écrivain dans la trentaine, Pierre Deladonchamps. Ce dernier est malade du sida mais son corps le vit encore bien. Condamné aux meubles Ikéa comme il dit, il n’a pas renoncé à vivre au-dessus de ses moyens. Un été, le temps d’une séance de cinéma, les deux êtres vont se croiser… Avec un réalisme fou, Christophe Honoré décrit la chronique d’homos normaux, hors des préjugés. Il remet ainsi certaines vérités à leurs places et offre l’occasion aux spectateurs les plus fermés de mieux comprendre ce qu’ils n’acceptent pas. Car au-delà des déboires et douleurs, « Plaire, Aimer et Courir Vite » est une déclaration d’amour à la vie. Si Deladonchamps ne nous surprend plus dans ce genre de rôle, il y excelle toujours autant. En ce qui concerne Lacoste, le brillant jeune acteur confirme qu’il est décidément très bon. Un petit mot également pour l’ami et voisin de Jacques joué par Denis Podalydès dont le rôle a su nous attendrir par sa discrétion. En compétition officielle au Festival de Cannes, voici une œuvre qui fera chavirer bons nombres de cœurs.