Variation spatiale autour de The Tempest de William Shakespeare, Forbidden Planet aura marqué de son empreinte le cinéma de science-fiction, offrant enfin un cadre sérieux et ambitieux à un genre se reposant un peu trop souvent sur de simples intrigues de séries B, voire Z.
Puisant à la fois dans la mythologie grecque ou dans la psychanalyse, Forbidden Planet offre ainsi une réflexion intéressante sur la nature humaine, prisonnière, malgré les avancées technologiques ou sociales, de pulsions qu'elle ne peut enfouir indéfiniment et encore moins contrôler. Contrairement à la majorité des productions de l'époque, l'ennemi n'est pas représenté par une menace venue d'ailleurs, mais bien par l'homme lui-même, par son "moi" profond.
Thématiquement passionnant, Forbidden Planet est également une véritable date dans le genre, offrant un cadre visuel d'une ambition folle pour l'époque. Qu'il s'agisse des décors, des matte paintings ou encore de la bande son expérimentale signée Louis et Bebe Barron, tout concoure pour créer une ambiance mystérieuse et envoûtante, la tension allant crescendo même si cela ne va pas sans quelques baisses de rythme.
Porté par un casting impeccable (big up à Robby le robot et à un Leslie Nielsen loin de Naked Gun) et par une facture technique révolutionnaire dans son approche, Forbidden Planet n'a pas usurpé sa réputation de classique de la science-fiction malgré ses menus défauts.