Ce film accuse son âge vénérable, mais conserve un charme indéniable propre aux productions de SF des années 50, dont il est devenu l'un des plus grands classiques. Il tranchait nettement dès sa sortie avec le tout-venant de la production du genre grâce à une combinaison d'éléments : un scénario freudien bien écrit, une réalisation solide, une imagerie inventive, la richesse de ses décors sur la planète Altaïr 4, la figure de Robby le robot (dont la popularité fut telle qu'on lui consacra des émissions TV), et quelques images saisissantes comme la civilisation des Krells et leurs fabuleux laboratoires souterrains, ou encore la séquences des monstres (animés par les studios Disney).
Le film pose ainsi un regard plus grave que d'autres films de science-fiction de la même époque, comme la force du subconscient, la volonté de puissance, ou la responsabilité scientifique. Aujourd'hui dépassé à bien des égards, il ne faut évidemment pas comparer ses effets spéciaux avec les Fx qu'on voit de nos jours, ce sont des trucages honorables en 1956 qui contribuent d'ailleurs, comme les décors et la musique électronique, à créer une atmosphère curieuse, mais surtout le film peut séduire par son étrange dosage d'angoisse et d'émerveillement, de terreur et d'humour, et on s'amusera d'y voir un jeune Leslie Nielsen, déjà en vedette, bien avant ses frasques comiques en flic loufoque Frank Drebin.