Dailey de carence

Bien avant que Bill Murray s'y perde éternellement à la recherche de l'ombre d'une marmotte, Dan Dailey est un des jeunes habitants de Punxatawney, fier trombone du band local, amoureux de sa jolie voisine et premier à s'engager après Pearl Harbor s'il vous plait !

Malheureusement, sa façon bien personnelle de piloter, si elle permet une superbe cascade aérienne de Paul Mantz ne saurait convenir en combat, surtout qu'il fait un merveilleux instructeur de tir, tellement merveilleux d'ailleurs qu'il est gentiment cloitré deux années à la base la plus proche de chez lui sans espoir de front...

Alors, Dan Dailey, ce Burt Lancaster du pauvre que vous verrez deux ans plus tard dans What price glory devient la risée de la petite ville, un planqué malgré lui déshonorant son père et sa mère pour sa plus grande honte...

Et puis, à un moment, le film quitte son rythme de croisière pépère pour s'envoler dans un savoureux n'importe quoi avec ravissante française en prime et la plus longue gueule de bois de l'histoire du cinéma, appuyée d'une veille carabinée que notre pauvre Candide porte sur les épaules comme Sisyphe son rocher...

C'est un Ford affreusement mineur, gentiment inégal, une comédie pas très drôle, il faut bien l'avouer, mais sympathique tout de même et que les mordus du vieux borgne apprécieront tout de même...