Miroir dérangeant.
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le 13 sept. 2014
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Le pauvre soldat abandonné, délaissé et trahit, s'enfuit sans réel but ni objectif, si ce n'est celui de survivre encore quelques minutes, quelques secondes, une trentaine de viets à ses traces, à moins de cinq mètres, tous plus armés les uns que les autres. L'homme seul, désespéré, titube, tombe, se reprend et rechute au sol. Au dessus, l'hélicoptère transportant ses troupes, avec autant de ses amis et que de ses ennemis, qui tente de se poser, et, sans ne pouvoir rien faire d'autre, mitraille la foule de viets-congs amassée juste derrière le soldat.
L'homme se redresse une ultime et dernière fois, le temps d'un unique adieu à ses hommes et à la vie, les bras levés vers le ciel, comme en prière au saint créateur, le visage tordu de douleur, avec désespoir et tristesse. Il s'écroule, le plan de caméra change, l'hélico s'en va, l'abandonne définitivement, le laissant seul au sol, seulement entouré des cadavres des viets abattus par les soldats postés dans les airs. Et là, les larmes aux yeux et le souffle court, on comprend directement qu'on vient d'assister à l'une des plus belles et des plus émouvantes scènes que le cinéma compte depuis sa création.
Fort d'une intensité inégalable et d'une émotion bouleversante, la mort de ce pauvre homme restera gravée à jamais dans l'esprit des spectateurs et des cinéphiles du monde entier. Musique magnifique, plans géniaux, ralentis précis et impressionnants, fort d'une mise en scène aussi géniale que l'instant est fort et dramatique, ce passage est clairement le meilleur de tout le film, et, personnellement, c'est celui que je préfère de tous les films sur la guerre du viet-nam, encore plus intense que la roulette-russe de "Voyage au bout de l'enfer".
Et pour cela, je pense que "Platoon" est clairement mon film de guerre préféré, encore plus réaliste qu'un "Il faut sauver le soldat Ryan" et beaucoup moins patriote que "We were soldiers", "Platoon" est le film de guerre parfait, selon moi, qui remet les pendules à l'heure et vous offre une vision inédite et terriblement réaliste d'une guerre ou d'une autre, un chef-d'oeuvre de malade qui m'a complètement ému, non seulement pour la mort d'un soldat qui, sans même le savoir, est devenu le symbole des films sur le viet-nam ( ou des films de guerre en général ), à la manière des hélicos d' "Apocalypse now", autre superbe oeuvre du genre, mais également de par sa fin.
Pas étonnant, vous direz-vous surement, parce que ce sont généralement les derniers instants qui perturbent le plus, mais là, c'est entre les dernières phrases de Charlie Sheen et la fin du générique façon "Predator" que le tout bouleverse. C'est le seul film, avec ce dernier que je viens de citer, qui m'a fait ressentir un horrible sentiment de tristesse en repensant à tout ce qui s'était passé. Je vais faire une petite reconstitution, pour que tu comprennes, cher lecteur.
Phrases philosophiques passées ( j'y reviendrai ), la musique de fin se lance, le générique suit de près, les soldats se présentent en souriant sans parler, avec le nom des acteurs juste en dessous, et puis, je me dit : "merde, mais ils sont tous morts, ces mecs, quelle horreur ce film...". C'est un peu la même chose qu'avec "Le Seigneur des Anneaux", si tu veux.
Quand on regarde "Platoon", vois-tu, l'ami, on se dit qu'on voit bien plus qu'un simple film de guerre, qui ne s’arrête pas au générique, va bien plus loin dans notre esprit, et y reste gravé longtemps, très longtemps, vraiment très longtemps après, sorte d'immortelle oeuvre inoubliable qui n'a pas vieillit pour un sou. Trio génial que voici : Sheen - Dafoe - Berenger, qui fait de réelles étincelles et nous gave de séquences toutes plus cultes les uns que les autres ( celle du village est monstrueuse ).
Et là, je pense que personne ne pourra dire le contraire, il y vraiment performance d'acteur. Les trois héros ( ou personnages principaux,c'est la même chose ) rivalisent tout du long pour livrer un jeu encore meilleur que celui des deux autres, éclipsant le reste du casting bourré de visages connus, des seconds couteaux des années 90 tous plus connus les uns que les autres ( Whitaker et autres Johnny Depp, qui vient fumer un pet et parler vietnamien ). Et personnellement, je préfère Dafoe, AKA le Bouffon-vert.
La musique culte nous tiendra en haleine tout du long, bande-son reprise à de multiples reprises depuis sa date de sortie. La fin, soit les derniers mots que Sheen prononce, est carrément philosophique, et alors, on comprendra que cet homme a perdu son innocence dans cette guerre, désormais devenu à la fois Barnes et Elias, ces deux ennemis qui se sont livré leur propre guerre.
Ce film, on pourrait le résumer à la posture de l'homme abandonné, carrément légendaire et mythique. Les deux heures sont passées comme la moitié d'une seule, avec intensité et passion. Je ne pouvais qu'observer le réalisme du tout, me croyant, durant tout le temps, dans la jungle vietnamienne, au milieu des arbres et des serpents, à devoir me méfier de chaque coin d'ombre.
Filmé à la manière d'un documentaire, avec réalisme et véridicité, "Platoon" est LE film, LE chef-d'oeuvre, LE métrage sur la guerre du viet-nam à voir au moins une fois dans sa vie, un véritable film de guerre pur et dur, intense et bouleversant. Inoubliable.
http://avion.blogs.allocine.fr/2014/07/platoon-innocence-dechiree.html
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Créée
le 24 juin 2015
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