Dommage que le scénario de ce film s'éparpille dans tous les sens, car il tenait un bon concept, et aurait même pu convoiter un public un brin plus âgé, en étant un peu plus fourni en scènes gores. On parle quand même d'un film de biopsies à but de faire du trafic d'organes "frais", et on n'a qu'une seule scène d'éviscération, rapide, cachée par le corps du mourant : on ne voit rien, et ce n'est pas les gros "ploch ploch" bruyants ajoutés en post-production qui vont nous convaincre d'être écœuré, au contraire cela souligne encore plus la conscience du film d'être trop sage, et de vouloir y palier avec des artifices balourds. Dommage, donc, pour le jeu d'acteur qui n'est pas trop mal (Jerry O'Connell s'amuse visiblement à faire le psychopathe sadique), dommage pour le concept de base qui aurait pu être vraiment cradingue et festif (à la Eli Roth), dommage pour ce final vraiment "ils ont essayé, au moins" (la prothèse faciale en plastique très épais qui est littéralement collée sur la tronche de l'acteur, et dépasse donc de 4 cm d'un côté du visage... c'est honorable d'avoir respecté le "fait-mains", mais c'est raté). Le point noir réel de Play Dead, est le dispersement de son scénario, qui ajoute des pistes narratives superflues (
on pense au flic qui vient juste confirmer que c'est un trafic connu, et en bande, ce qu'on subodorait déjà fortement, on pense aussi au frère qui accompagne la fille et ne sert à rien, on pense à l'appel téléphonique de la fille du meurtrier pour tenter de créer un choc "oh, mais il est un gars normal, le reste du temps", mais échoue lamentablement car il n'y revient jamais : revoyez Hostel II, pour voir à quoi cela peut ressembler en version réussie
). Un film brouillon, pas fondamentalement raté, mais qui déraille très vite de la belle piste qu'il avait pour être un vraie bon film gore. Pas mortel.