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Une série Z volontairement débile et filmée avec des moufles dans laquelle personne ne s'est occupé des faux raccords à la pelle, mais qui pourra intéresser les amateurs d'ébats lesbiens avec des...
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le 2 mai 2019
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Les pires parodies X sont souvent les meilleures, magistrale sélection amusée des parodies érotiques, mérite d’être dans toutes les bibliothèques. Richement illustré, le livre permet d’approfondir le sujet en proposant en bonus un beau spécimen du “genre” en DVD, Play-Mate of The Apes. L’édition aurait gagnée à être un peu plus sérieuse qu’une pochette plastique attachée par un bout de scotch tout de même.
Play-Mate of the Apes est une parodie évidente de la Planète des Singes, mais aux poils en pagaille. Sortie en 2002, elle est signée de John Bacchus, qui, outre quelques films d’horreur et films sans argent, est surtout connu pour ses nombreux films érotiques qui profitent de la dernière mode. Il s’amuse des émissions TV populaires à la sauce nichon, avec Erotic Survivor ou Who Wants To Be An Erotic Billionnaire, et bien sur des grands succès du cinéma, The Erotic Witch Project ou Mad Maxine: Frisky Road, avec une prédilection ces derniers temps pour le super : The Insatiable IronBabe, Batbabe: The Dark Nightie ou Bravengers: Age of Buldgetron. Un homme prolifique.
Pour autant, l’érotisme de ce Play-Mate of the Apes tourne un peu à vide, uniquement composé de scènes lesbiennes et même pas entre singes, que des belles demoiselles glabres. Les occasions pour se faire des papouilles sont nombreuses, toutes les filles ont un peu le feu aux fesses, et cela commence dès le départ avec deux astronautes qui sortent de ce qu’on suppose être de l’animation suspendue. Plus tard, quand il fera froid (mais quelle idée aussi de se trimballer en petite tenue) il faudra bien se réchauffer, et plus si étincelles.
Il pourra y avoir quelques frissons d’excitation, mais ils retomberont bien vite. Ces scènes durent longtemps, car le spectateur est là pour ça après tout, mais sans grande volonté de se renouveler. Des bisous sur la bouche puis sur le cou puis ailleurs, des seins malaxés, des tétons pincés, les préliminaires durent longtemps, et se ressemblent tous. Et puisque le film ne peut pas inclure de pornographie et donc de pénétration, ces scènes se concluent par des bisous dans l’intimité des demoiselles, mais absurdement risibles, car pour de faux, bien loin de ce qu’on essaye de nous faire croire, avec des lèvres plus proches du nombril.
Il faut quand même y faire croire, alors les filles se palpent, ferment les yeux, penchent la tête en arrière, répétant le manuel de la parfaite simulatrice. Pour les accompagner, la bande-son est magistrale, dans le cliché, nous offrant de belles plages sirupeuses, où le synthé et la boite à rythmes sont rois, avec même un peu de saxo pour tenter d’ajouter un peu de sensualité. On s’amuse de ces scènes, mais seulement un temps, car elles durent bien trop longtemps.
Car ce qui fait tenir le pauvre fou devant sa télévision, tiraillé par l’envie d’appuyer sur l’avance rapide, ce sont toutes ces scènes entre ces moments supposément sexuels et le développement de l’histoire. Ho, bien sur, c’est entre pincettes (de tétons) cette histoire, avec ces astronautes femelles qui arrivent sur la planète, capturées par des singes qui les voient comme des créatures sans cervelle et qui s’enfuiront grâce à deux savants qui ont cru en eux, et ainsi de suite. Non, ce qui compte, c’est comment elle nous est présentée.
Et le film est fou, complètement décomplexé, assumant son côté fauché mais poussant les curseurs de l’autodérision assez loin, dans un second degré rigolard. Qu’est ce qui distingue l’intelligence dans ce monde, entre les singes évolués et les humains abêtis ? La danse, ce qui vaudra quelques moments de danse rassembleurs, avec même un peu de techno et même un morceau de rap, avec la même richesse musicale déjà écoutée auparavant, mais ici assumée.
Il y a évidemment peu de décors, mais vu qu’il y avait une forêt pas loin, nos pauvres créatures assez peu vêtues s’y cacheront, s’y ébattront ou danseront, tout va bien. S’il le faut quelques inserts mal bricolés dévoileront un peu plus de ce monde qui pourrait être le notre, avec une statue de la liberté à moitié enterrée bien sûr, mais aussi un Clinton Memorial qui n’a pas oublié l’affaire Lewinsky.
Il faut reconnaître que les costumes simiesque ne sont pas si mauvais, avec l’intention charmante de ne pas avoir multiplié les mêmes. Chacun des personnages principaux est fortement catégorisé, avec une outrance assumée. Parmi la galerie de primates aperçus, on y trouve ainsi, entre-autre, un savant aux poils roses, évidemment homosexuel, ou bien une imitation d’Elvis Presley, pour le plaisir. Et de toute façon personne n’est vraiment méchant, tout le monde se quitte un peu triste à la fin, avant que l’astronaute restante n’atterrisse vers une nouvelle planète, où ce ne sont pas des singes qui ont pris la place dominante mais des volatiles. Une belle preuve de l’humour décomplexé de cette production.
Cette astronaute restante est la belle Erin Taylor, à la filmographie impressionnante, pour tout amateur de curiosités. Dans le domaine qui nous concerne, la parodie érotique, son parcours révèle les noms alléchants de TITanic 2000: Vampire of the Titanic (hein ?), The Lord of the G-Strings: The Femaleship of the String, SpiderBabe ,Nightmare on Elmo's Street (Oui, les griffes de la nuit en crossover avec Elmo’s Street) ou Dickshark (parodie folle des sharkmovies), et bien d’autres.
Elle partage l’affiche et les bisous lesbiens avec Darian Caine, Anoushka, Sharon Engert mais Erin Tatlor n’a pas, comme la plupart d’entre elles, sacrifié sa beauté à la chirurgie esthétique. Elle est d’une beauté innocence rafraichissante, assumant sa petite poitrine, quand d’autres actrices dévoilent des poitrails regonflés dont on distingue parfois les cicatrices. Outch. Dans 50 ans nos descendants nous jugeront sur cette affreuse mode du plastique, et nous ne pourrons qu’approuver que ce furent des heures sombres pour la beauté du corps féminin.
Les acteurs et actrices impliquées jouent avec une exagération sans discrétion, dans le ton du film. Mais une fois encore Erin Taylor sort du lot, par un jeu plus sérieux, en rapport avec son rôle de personnage clé. Une belle découverte que cette actrice.
Il est difficile de juger un tel film. Ses scènes érotiques arrachent trop de bâillements, alors que c’est ce pourquoi les spectateurs de 2002 l’ont acheté, mais ses autres moments décomplexés et au second degré sont vivifiants. Je ne suis pas sûr de poursuivre mon exploration de cette filière parodique et érotique, mais je n’oublierais pas cette expérience un peu folle, assez drôle, assurément amicale.
Créée
le 9 oct. 2021
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