Plaie mobile
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le 11 août 2019
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Si le film la grande aventure lego a pu être séduisant, alors pourquoi pas un film sur leurs cousins germains (oui oui c’est allemand à la base), les playmobil?
Oui mais non: là où lego arrivait à créer un monde qui jouait avec son matériau en construisant et démontant des décors de briques, playmobil souffre de la rigidité de son modèle.
Un vrai personnage playmobil, ça ne plie ni les bras ni les jambes, et ça évolue dans des bâtiments fixes: pas de construction de la part des petites joueurs, pas de travail d’imagination possible hors des histoires qu’on invente.
Il est là aussi le hic: quand on est petits, on a le loisir de jouer avec plusieurs types de jouets, de créer nos propres crossovers, et les playmobils deviennent une partie de l’ensemble des acteurs disponibles, et pas les seuls et uniques, ils peuvent investir des maisons trop grandes pour eux, rencontrer des barbies trop grandes pour eux, se battre avec des micro machines...
Evidemment ce n’est pas possible de tout mélanger dans un film consacré à une seule marque, mais il faut bien avouer que ce manque de possibilités rend l’univers moins illimité qu’on le voudrait.
On s’attendait à ce genre de mésaventures, mais on ne pensait pas forcément tomber sur un film aussi mollasson et paresseux: la scène d’introduction dans le monde réel donne le ton: histoire de famille digne des meilleurs téléfilms des années 80, chants insupportables au bout de 2 minutes, et on est soudain pressé d’en venir aux images de synthèse parce qu’on en a déjà marre de voir les deux petits acteurs se donner - mal - la réplique.
L’arrivée en mode playmobil donne un espoir de très courte durée: là aussi on a droit aux mêmes répliques insipides, et - malheur - aux chansons désastreuses.
On aimerait dire que l’animation rattrape le tout, que la perspective de voir des jouets bien connus prendre vie titille notre fibre nostalgique, mais on ne peut même pas se raccrocher à ça.
Déjà parce qu’en matière de jouets qui parlent et de nostalgie, toy story a réussi à nous charmer une fois de plus il y a quelques semaines, et en plus en faisant intervenir des jouets auxquels on n’a jamais eu l’occasion de jouer.
Mais aussi parce qu’on peine à retrouver ce qu’on était venus chercher: c’est à dire que les playmobil du film sont à 10000 km de ressembler à ceux qu’on a connu: les créateurs ne s’adressent clairement pas aux anciennes générations. Comment nous rappeler gentiment que nos 10 ans sont bien loins…
Du coup, pas de fameuse “coupe playmobil”, pas de personnage qui perdrait sa perruque (et dont on découvrirait le crâne vide), et surtout pas de ranch playmobil (nan mais le ranch quoi!!!! Le vrai, celui que je n’ai jamais eu mais qu’un voisin plus âgé avait la noblesse de coeur de me prêter occasionnellement - mon rêve d’enfant (ça et le van barbie de sa soeur - oui oui certains ont eu des enfances très difficiles!).
Pour être honnête, en vérité il y a bien un passage au far west, mais je n’ai pas eu l’impression d’y retrouver les décors que j’attendais (c’est peut être là un problème de mémoire qui déforme les souvenirs).
Contrairement à la grande aventure lego qui pouvait séduire plusieurs générations, ce film ne s’adresse vraisemblablement qu’à un public jeune, en âge de jouer avec les petites figurines, de vouloir eux aussi une super fée, ou un food truck…, et ne s’embarrasse pas à créer une histoire trop compliquée puisqu’il ne faut surtout pas perdre les petits consommateurs en cours de route.
Créée
le 13 août 2019
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