De tous les films que j'ai vu au cinéma, c'est peut-être celui qui m'a le plus intrigué. Évidemment, on ne se plonge pas dans Playtime comme dans un film de divertissement qui mâche le travail. Playtime pousse plutôt le spectateur à s'amuser d'un détail , à interpréter ce qu'il observe, et à approfondir une analyse après plusieurs visionnages. Si on met de côté quelques films de Pierre Etaix, cette œuvre est pour moi la dernière grande héritière du burlesque d'antan, genre que Tati réinvente car il sait que le spectateur a évolué. Tourné en 70 mm pour le grand écran, Playtime n'a pas pris une ride, il était déjà hors de son époque à sa sortie. Par une boucle scénaristique géniale, Tati montre que l'homme arrive toujours à s'échapper des cadres qu'on veut lui imposer. Ce film me fait du bien et a vraiment changé ma vie.