Tati nous fait pénétrer dans le monde que l'on nous promet à cette époque. Beaucoup rêvent au confort matériel que va leur apporter le modernisme. Beaucoup vendent leurs maison pour venir habiter dans ces barres tout confort.
Avec ce film, nous entrons de plein pied dans un monde glaçant ou les immeubles s'alignent, identiques, brillants de verre et d'acier, propres, aseptisés. Tout y est organisé, structuré. Les gens sont formatés: les touristes américaines, les hommes d'affaire américains, japonais, allemands, les hôtesses françaises qui parlent mieux l'anglais que leur propre langue, le personnel français... avec tout de même une légère tendance à sortir du cadre.
Au milieu, le mouton noir qui n'entre pas dans les cases, le grain de sable capable d'enrayer une machine aussi bien réglée, trop bien réglée, trop fragile...et tout se détraque. La nature humaine ressort dans un "bœuf" autour de M. Hulot.
Un hymne à la liberté!
Qu'est-il arrivé à ce monde impersonnel que craignait Jacques Tati? Que deviennent ces barres d'immeubles qui faisaient rêver une génération. Elles nous font peur, comme à Tati, mais elles se dégradent à peine construites. Que devient ce monde aseptisé? La crasse gagne partout. Que s'est-il passé? Pourtant le progrès n'a pas cessé, internet, les téléphones portables...mais nous avons gardé notre humanité: nous déposons des fleurs et des messages de condoléances sur les trottoirs...
Gardons espoir!