Après le décevant Hunger Games, j'avais envie de me rafraîchir les idées avec un bon Gary Ross. Je me suis alors porté sur son premier long métrage. jJaime beaucoup son second, Seabiscuit, mais je l'ai déjà vu deux ou trois fois, tandis que Pleasantville, je ne l'avais vu qu'une fois à la télé quand j'avais encore besoin de Roaccutane au quotidien de ma misérable vie d'adolescent.
Le scénario est vraiment fort. j'ai beaucoup aimé le message mais aussi le traitement à la fois simple et profond. Bon ce n'est pas exempt de défauts; il y a notamment des petits détails secondaires (par dessus lesquels il est facile de passer) qui vont à l'encontre de la logique du concept (par exemple pourquoi le mec de Peggy Sue reste en noir & blanc après avoir fait l'amour? Son changement de couleur en fin de film ne semble pas réellement insufflé par un coup émotionnel mais par une révélation indirecte) ; certains personnages sont sous traîtés (le père n'apparaît vraiment que lorsqu'il faut aborder les conflits de fin de film) ; la fin paraîtra un peu facile et niaise aux plus exigeants (un simple discours pour convaincre que la tolérance c'est bien ; Peggy Sue disparaît mais ça ne semble poser de problème pour personne dans la réalité ; le moyen de rentrer dans la réalité était évident et pourtant les héros ne l'ont pas testé en début d'histoire). Néanmoins, à condition de bien vouloir se prêter au jeu, ces défauts ne devraient pas trop gêner, l'idée restant bonne, les personnages attachant, le concept permettant des scènes bien émouvantes sans tomber dans le misérabilisme. Puis il faut signaler que la plupart des conflits sont internes aux personnages et les 'méchants' de l'histoire se révèlent assez tard (bien que introduits assez tôt dans le récit).
Question mise en scène, les effets spéciaux sont assez bluffant. Je recommande vivement le petit making of intelligemment réalisé dans les bonus du film; les responsables des effets spéciaux y révèlent les techniques employées par un montage posé, simple (pas de montage MTV montrant des gens qui disent combien Gary est un type génial). Le travail de caméra, pour en revenir au film proprement dit, se montre également très pertinent. Parfois quelques défauts de montage (les ralentis vers la fin sont assez gnangnans, notamment durant l'autodafé), mais dans la globalité tout reste lisible simple et efficace.
Bref, Pleasantville est un véritable feel good movie, les larmes sont au rendez vous tout comme le rire. On pourra reprocher quelques petits détails mais dans l'ensemble ça reste un film réussi à tous points de vue. La critique sociale se montrera également intéressante, bien que, au final, ça coule de source dans un pays démocratique. A voir!