"The most important thing to remember is: to protect your quarterback — Me!"

On reconnaît là le Robert Aldrich des jours bourrins, avec en première ligne un Burt Reynolds qui compte bien nous expliquer sa conception de la virilité — une introduction gratuite, ne servant qu’à la propulser en prison, le montre maltraiter une femme dans une débauche de machisme suranné du plus mauvais goût —sur fond de défiance envers l'autorité, et en ce dernier sens parfaitement aligné avec l'humeur du cinéma hollywoodien des années 1970. Le film tient sur trois fois rien : un ancien joueur pro de foot US se retrouve incarcéré pour différents motifs (dont vol et destruction de voiture), et le directeur de la prison lui demande d'entraîner une équipe de prisonniers pour jouer contre les gardiens en échange d'une remise de peine. Grosso modo "The Longest Yard" se divise en 15 minutes d'exposition, 1 heure de préparation du match, et 45 minutes de sport, et cette dernière partie sera sans doute la plus poussive de toutes étant donnée ma méconnaissance presque totale de ce sport. Indépendamment, il me semble que cette section orientée sport est très pauvre sur le plan de la narration et des enjeux, mais peu importe.


C'est donc un match qui est censé catalyser toutes les passions : les matons veulent démontrer leur domination physique sur les prisonniers, et ces derniers espèrent bien trouver là l'occasion de se venger des brimades quotidiennes. Rien de plus. Aldrich déploie des symboles et des discours assez grossiers (subtilité d'un poids lourd lancé à pleine vitesse contre un mur) pour alimenter son allégorie anti-autoritaire représentant un microcosme américain. On peut largement résumer "Plein la gueule" à sa propension à filmer la violence et à s'en amuser, comme en témoignent les gueules du type de celle de Richard Kiel (la montagne qui a interprété des méchants à la pelle, notamment chez James Bond) qui ne cherchent qu'à fracasser l'adversaire. L'humour y est souvent très idiot, les joueurs rigolent quand des ennemis se pètent la nuque, le faux climax final (va-t-il tirer sur Reynolds dans son dos ?) ne fonctionne pas.

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le 7 nov. 2023

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Morrinson

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