Sur un coup de tête, la maitresse d'un ministre décide de séduire le premier type qu'elle passe, un universitaire sur le point de faire une conférence à Barcelone, et elle va le suivre. Pour lui, c'est un coup de foudre, il plaque sa fiancée, laisse tout tomber pour aller en Catalogne, et pour elle, c'est plus un jeu.
Le tout sur fond d'une grave crise sociale en France.
Scénariste pour Claude Miller dans La meilleure façon de marcher, déjà avec Patrick Dewaere, Luc Béraud propose un film assez particulier, où la comédie romantique se transforme peu à peu en cauchemar, quand cet homme va se rendre compte que cette femme dont il est tombé amoureux est plus toxique qu'autre chose. Ils restent le plus souvent à l'hôtel pour faire l'amour, mais c'est au prix de négliger la conférence pour laquelle il doit être grassement payé, et de s'oublier totalement dans cette histoire qui pourrait être sans lendemain. Dans cette première partie, j'avoue été séduit par la force de cet amour forcé du côté de la femme, mais dont l'homme y croit dur comme fer. C'est aussi dû au jeu de Patrick Dewaere, qui a parfois l'air d'un enfant à qui on lui offre un gros cadeau, face à une Clio Goldsmith que je trouve un peu lassante dans la beauté froide qu'elle incarne. Car au fond, c'est une femme qui restera constamment opaque, pas claire sur ses réelles intentions, sauf à dépouiller le pauvre Dewaere en lui faisant débourser sans arrêt de l'argent.
D'ailleurs, on voit les deux acteurs fréquemment nus dans cette chambre, comme si plus rien d'autre ne comptait que leurs galipettes.
Je suis moins fanatique de la deuxième partie, où interviennent Guy Marchand et Jeanne Moreau, qui vire un peu plus dans le grotesque, quelque chose de plus Kafkaien pour Patrick Dewaere, alors que la menace d'une guerre civile en France l'empêche de quitter Barcelone.
En somme, Plein Sud est un bon film, méconnu dans la filmo de Dewaere, et qui rappelle un peu Un papillon sur l'épaule, se déroulant aussi à Barcelone.